La Financière Sun Life épinglée
2 M$ d’amende pour avoir contrevenu à la loi bermudienne
Une filiale de la Financière Sun Life vient de se voir imposer 2 millions $ d’amende et de sévères sanctions pour avoir contrevenu à la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme des Bermudes.
En guise de punition, Sun Life Financial Investments (Bermuda) Ltd, filiale de l’entreprise canadienne, ne peut accepter de nouveaux investissements, ou même permettre à ses clients actuels de retirer leurs fonds ou investissements à moins que ces transactions soient examinées à la loupe par les autorités, a tranché l’Autorité financière des Bermudes.
L’Autorité considère ces violations «graves», en raison de «leur étendue et leur durée», et parce qu’ils ont démontré des «faiblesses systémiques dans les contrôles internes de la société» concernant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
GRAVITÉ
Fiscaliste, Marwah Rizqy souligne la gravité des sanctions contre Sun Life. «Sun Life n’est pas en mesure d’identifier les bénéficiaires effectifs de certains comptes. Elle ne sait pas d’où vient ou où s’en va l’argent. Ça peut faciliter le blanchiment d’argent», constate-t-elle.
Sun Life a 24 mois pour revoir de fond en comble ses pratiques et les assainir. Ce n’est qu’après ce grand ménage qu’elle pourra reprendre ses activités. «Les restrictions resteront en place jusqu’à ce que l’Autorité soit satisfaite.»
En 2016, la Financière Manuvie avait été condamnée à payer 1,15 million$ d’amende par le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE), l’agence de lutte contre le blanchiment. Manuvie avait omis de rapporter une transaction suspecte et divers transferts. Le CANAFE ne dévoile pas, habituellement, le nom des banques qu’elle condamne, et ce n’est que le mois dernier que le nom de Manuvie a fait surface.
« TOUT EST PUBLIC »
«Aux États-Unis, aux Bermudes, tout est public là-dessus. On expose les crimes et les conséquences. C’est important pour que le citoyen sache avec qui il fait affaire. Le Canada a beaucoup de retard, il faut que le fédéral change la loi pour plus de transparence», ajoute Mme Rizqy.
Dans une déclaration, Sun Life a indiqué qu’elle travaillera avec l’Autorité financière pour se conformer aux lois en place.