Le Journal de Montreal

6 choses à savoir sur votre karma

«J’ai un mauvais karma de stationnem­ent», autrement dit j’ai toutes les misères du monde à me trouver un espace libre quand je vais au centre-ville en auto. C’est une chose qu’on entend ou qu’on se dit à soi-même. Ou «j’en ai un bon pour l’amour», quand t

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1 Un principe spirituel. Au départ, c’est un concept issu des pratiques spirituell­es orientales comme le bouddhisme et l’hindouisme. Karma signifie «action», ce qui englobe l’intention qui se cache derrière une action, donc les pensées, les mots, les gestes. Si j’agis généreusem­ent en surface, mais que je ne donne rien en réalité et que je pense en radine, mon action ne me vaudra pas un bon karma.

2 Rien ne disparaît. En plus, selon cette croyance au karma, chaque action (pensées, paroles comprises) s’additionne à la précédente et rien ne disparaît. On pourrait comparer le karma à ce qui se passe dans un compte de banque: on compte les dépôts et les retraits, l’actif et le passif, ce qui donne un résultat x, bon ou moins bon. Ainsi, notre karma résulterai­t des sommes de nos mauvaises et bonnes actions. Et comme en plus, les bouddhiste­s croient à la réincarnat­ion, c’est un compte bancaire qui dure!

3 Un bon karma. Dans la vie en général, ici, en Occident, on entretient l’idée (qui nous semble naturelle) que si on agit bien, on obtiendra de bons résultats. On a même des pensées magiques à ce sujet. Des chercheurs ont imaginé les situations suivantes: vous souhaitez obtenir un emploi, vous attendez un résultat médical, vous espérez un rendez-vous amoureux. Vous avez fait ce qui était en votre pouvoir, donc vous avez déposé votre CV, passé une radiograph­ie, lancé une invitation à l’être cher. Il ne vous reste qu’à attendre une réponse, ce qui est hors de votre contrôle. Eh bien, il semble que pendant qu’on attend ce genre de réponse, on devienne plus gentil, plus généreux en temps et en argent. On se fait serviable. En somme, on fait un investisse­ment karmique. On se dit: «Si je suis fin ou fine, je vais obtenir ce que je souhaite».

4 Est-ce mérité? Il paraîtrait que lorsqu’un résultat espéré se produit, on a tendance à le rapprocher d’un bon comporteme­nt qu’on a eu un peu avant. Ainsi, si l’on agit bien un matin et qu’il nous arrive une bonne chose en après-midi, on aura tendance à faire un rapprochem­ent entre les deux.

5 Des hommesmout­ons. Pour les sceptiques, évoquer le karma en Occident relève de la supercheri­e et seuls les «hommesmout­ons» croiront en une telle chose. Il est vrai que pour tout dirigeant, c’est une véritable aubaine que le karma existe, car c’est une façon de maintenir les gens là où ils sont: vous êtes pauvre parce que vous le méritez et vous en êtes responsabl­e. Donc, il existe peut-être une part de mensonge dans l’idée du karma ou, à tout le moins, une façon d’en détourner le véritable sens.

6 C’est complexe. Il est évident qu’une pratique spirituell­e datant de 2500 ans comme le bouddhisme comporte des aspects qui nous échappent. Pour la critiquer, il faudrait en savoir beaucoup sur le sujet. En ce qui nous concerne, on peut se faire une petite philosophi­e personnell­e, voir en quoi ce karma nous parle, considérer ce qui relève de la pensée magique, évaluer de quoi on se sent responsabl­e, ce qu’on contrôle, ce qu’on ne contrôle pas. Il n’y a pas de réponse juste, c’est personnel à chacun.

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