Drouin, un magicien avec la rondelle
TAMPA | Jonathan Drouin a le talent pour devenir un joueur d’impact dans la LNH. Il le sait et Steve Yzerman le sait depuis que le Lightning a misé sur lui comme troisième choix au repêchage de 2013, tout juste après Nathan MacKinnon et Aleksander Barkov.
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Près de quatre ans après l’encan de Newark, Drouin ressemble de plus en plus à ce jeune ailier d’exception. La route n’a pas été facile pour lui. À 18 ans, il n’a pas fait le saut immédiatement à Tampa, jouant une saison de plus avec les Mooseheads de Halifax, dans la LHJMQ.
Puis l’an dernier, il y a eu ce bras de fer entre lui et l’organisation. Suivant les recommandations de son agent Allen Walsh, il a boudé pendant plusieurs semaines chez lui en refusant un renvoi dans la Ligue américaine avec le Crunch de Syracuse. Drouin avait finalement fait la paix avec le Lightning pour réintégrer les rangs de l’équipe au début d’avril, tout juste avant les séries de 2016.
«C’est une vieille histoire », a dit Drouin en entrevue au
Journal quelques minutes après l’importante victoire de 5 à 3 contre les Red Wings.
«Mais je peux dire que j’ai repris confiance à partir des séries l’an dernier, a poursuivi l’ailier de 22 ans. J’ai aussi bien joué à la Coupe du monde. J’ai appris en jouant contre des gars vraiment talentueux. J’ai compris que je pouvais passer à une autre étape. J’ai encore plusieurs choses à améliorer, mais je suis quand même heureux de ma saison cette année.»
JOUEUR DOMINANT
Si le Lightning se bat encore pour une place en séries, c’est grâce à la saison exceptionnelle de Nikita Kucherov, mais aussi de Victor Hedman.
«On en parle un peu plus, mais si nous finissions par entrer en séries, je crois que Kucherov mériterait des considérations pour le trophée Hart (joueur le plus utile), a mentionné Drouin. À la ligne bleue, les noms de Brent Burns et d’Erik Karlsson ressortent constamment pour le Norris, mais Hedman devrait aussi se retrouver dans cette conversation.»
Drouin ne gravera pas son nom sur un trophée individuel cette saison. Ça viendra peutêtre dans quelques années. Il a toutefois fait un pas de géant avec une première saison de plus de 20 buts et de plus de 50 points.
Après 67 matchs, le rapide ailier a déjà amassé 51 points, dont 21 buts.
«Il n’y a pas de doute qu’il se rapproche d’être un joueur dominant tous les soirs dans la LNH, a noté Jon Cooper au sujet de Drouin. C’est la ligue la plus difficile au monde, ça prend du temps et de la patience. Il est un joueur spécial quand il a la rondelle sur sa palette. Il fait de la magie avec la rondelle. Il trouve des façons de réaliser de gros jeux à des moments cruciaux. Il a marqué le but gagnant contre les Wings. Mais il a aussi amélioré son jeu dans son territoire, il est plus responsable. J’aime vraiment sa progression au fil des années.»
«Quand tu regardes les joueurs d’exception dans la LNH, ils sont tous des gars constants, a renchéri l’ailier originaire de Sainte-Agathe. Tu ne peux pas t’effacer pour de longues périodes. La constance viendra avec le temps et l’expérience. Mais j’ai le sentiment que je m’en vais dans la bonne direction.»
SANS STAMKOS
Blessé à un genou, Steven Stamkos n’a pas joué depuis le 15 novembre. Le capitaine du Lightning pourrait revenir au jeu face au Canadien. En son absence, Drouin était conscient qu’il devait élever son jeu.
«Je me place déjà assez de pression sur les épaules, mais je savais que je devais prendre le flambeau, surtout en l’absence de Stamkos, a souligné Drouin. Nous l’avons remplacé en groupe. En même temps, je me suis aussi dit que c’était ma chance avec un meilleur temps de jeu. J’ai fait un bon boulot dans l’ensemble.»