Yanni Gourde profite de sa chance
Yanni Gourde vit des moments exaltants après plusieurs obstacles
TAMPA | Pas une ni deux, mais trois fois, il a été retranché sur la scène du midget AAA. Puis, boudé au repêchage de la LHJMQ, tout comme à celui de la LNH. La Ligue américaine semblait même représenter une marche trop haute pour lui. Survivant inébranlable de ces multiples déceptions, Yanni Gourde se retrouve aujourd’hui au coeur de l’émergence tardive du Lightning de Tampa Bay.
De retour avec le grand club depuis le début de mars, Gourde ne passe pas inaperçu. Le 9 mars, il inscrivait son tout premier but dans la LNH. Lundi dernier, son filet en prolongation face aux Blackhawks permettait au Lightning de demeurer au plus fort de la course aux séries.
Jeudi soir, face aux Red Wings, il a inscrit son troisième but en 14 matchs, mais surtout, son moteur roule constamment à plein régime. Si bien que l’entraîneur-chef Jon Cooper a fait de lui son attaquant le plus utilisé de la rencontre (22 min 44 s).
Au terme d’une autre victoire, le légendaire exjoueur et désormais analyste du Lightning, Phil Esposito, a dit du fougueux jeune homme de Saint-Narcisse qu’il était «fantastique».
«Ah ouais! Il a dit ça? C’est quand même très plaisant à entendre, venant de quelqu’un d’aussi renommé. J’essaie juste de jouer ma game sans en faire trop et ça va très bien», a réagi Gourde après le match, avec ses yeux de gamin émerveillé.
PLUSIEURS DÉTOURS
Si les éloges fusent actuellement sur son jeu et son énergie contagieuse, Gourde a pourtant été longtemps laissé pour compte.
En 2011-2012, une saison de 124 points avec les Tigres de Victoriaville l’a propulsé au sommet des pointeurs de la LHJMQ, ce qui lui a valu une invitation chez les Sharks de Worcester, dans la Ligue américaine.
Cependant, après une saison complète l’année suivante, il a été rétrogradé dans la Ligue East Coast, où il a joué 38 matchs.
«C’a été un moment décourageant pour moi. Je me suis dit que c’était peut-être ma dernière année professionnelle. Je me répétais qu’à un moment donné, il allait falloir que je pense à autre chose. Je me suis dit que je devais donner un coup et voir ce que ça allait donner, sinon j’allais regarder vers l’Europe ou même retourner à l’école», a confié l’attaquant de 25 ans.
L’EXEMPLE DE MARCHESSAULT
C’est en 2013-2014 que Gourde a pris son envol lors de son dernier rappel à Worcester, inscrivant 24 points en 25 matchs. Il n’en fallait pas plus pour capter l’oeil du Crunch de Syracuse, filiale du Lightning, avec laquelle il a évolué jusqu’à sa récente promotion à Tampa.
Et comme le hasard fait souvent bien les choses, Gourde a fait son entrée à Syracuse au même moment qu’un autre joueur aujourd’hui reconnu pour son inspirant parcours, Jonathan Marchessault.
«Tout le monde a son propre parcours. C’est sûr que je m’inspire beaucoup de son histoire. Éventuellement, j’aimerais faire comme lui, mais je pense que je vais écrire ma propre histoire», a lancé Gourde.
MOMENTS SPÉCIAUX
Reste maintenant à voir si Gourde aura suffisamment impressionné l’étatmajor du Lightning pour rester dans la cour des grands, même après le retour imminent de quelques éclopés de marque comme Steven Stamkos, Tyler Johnson et autres. Pour l’instant, vivre dans le moment présent n’a rien d’un banal cliché quand le parcours pour y arriver est si remarquable.
«C’est spécial. Je suis content d’être ici pour profiter de cette opportunité pour me faire valoir le plus possible. Avoir l’opportunité de se battre pour une place en séries, c’est déjà quelque chose. Mais en plus, d’être dans l’alignement et de pouvoir produire, c’est un sentiment exceptionnel», a souri celui qui sera joueur autonome le 1er juillet et qui souhaite demeurer à Tampa.