Le Journal de Montreal

Retraite payante pour 2 administra­teurs

Les deux administra­teurs peuvent demander le paiement d’options accumulées

- HUGO JONCAS

En prenant leur retraite du C.A. de Bombardier inc., quelques semaines après avoir approuvé des augmentati­ons de salaire de 48 % de six hauts dirigeants, l’ancien premier ministre Daniel Johnson et l’homme d’affaires Jean Monty pourront se partager plus de 2 M$ pour le rachat de leurs options de l’entreprise.

Cette somme doit leur être versée pour racheter les options qu’ils ont accumulées à titre d’administra­teurs.

Au 31 décembre 2016, Daniel Johnson en avait pour environ 630 000 $. De son côté, Jean Monty en a accumulé pour plus de 1,5 M$, en plus de 415 000 $ en actions.

La valeur de ces options, des «unités d’actions différées pour administra­teur» (UADA), varie en fonction du titre de Bombardier.

Ils peuvent les encaisser à partir du moment où ils prennent leur retraite, après l’assemblée annuelle du 11 mai, selon les documents corporatif­s de l’entreprise.

Au C.A., Jean Monty préside le comité des ressources humaines et de la rémunérati­on. Le 1er avril, cet ancien PDG de Bell Canada a pris la parole pour défendre la décision d’augmenter de 48 % la rémunérati­on des dirigeants, malgré une perte nette de 981 M$ en 2016.

Comme administra­teur, Daniel Johnson a aussi dû se rallier à cette décision.

La direction a finalement fait volte-face en reportant la moitié des hausses prévues à 2020.

DES OPTIONS COMME SALAIRE

Joint par courriel, Daniel Johnson souligne que Bombardier lui a octroyé ses UADA «comme rémunérati­on différée et non versée depuis plus de 15 ans».

Elles font partie du salaire que l’entreprise lui a accordé depuis qu’il siège au C.A.

L’ancien premier ministre précise qu’il a jusqu’au 15 décembre 2018 pour encaisser ces fonds.

Le Journal n’a pas pu joindre Jean Monty.

En prenant sa retraite du C.A. de Bombardier inc., Daniel Johnson perd la rémunérati­on liée à cette tâche, de 160 000 $ US (214 341 $), dont 75 000 $ en UADA.

100 000 $ À LA C SERIES

S’il n’est plus au C.A. de Bombardier, Daniel Johnson sera désormais président du C.A. de la nouvelle coentrepri­se entre Bombardier et Québec, chargée des avions de ligne C Series. À ce titre, il touchera 100 000 $ par an. Pour 2016, cette éminence grise du Parti libéral du Québec n’a touché «que» 50 000 $ pour ce nouveau travail, puisque Daniel Johnson a obtenu le poste vers la mi-année.

Au total en 2016, il a donc touché 264 341 $ pour ses deux chapeaux d’administra­teur chez Bombardier l’an dernier.

L’entreprise a évité la faillite grâce à l’injection de milliards de dollars de la Caisse de dépôt et placement du Québec et des gouverneme­nts provincial et fédéral. Pour sortir la tête de l’eau, la multinatio­nale a aussi annoncé qu’elle éliminerai­t à terme 14 500 emplois dans le monde d’ici la fin de 2018.

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Au C. A. de Bombardier, Jean Monty préside le comité des ressources humaines et de la rémunérati­on.

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