Ottawa exige aussi des excuses de CBC
Le documentaire télé fait bondir l’opposition
OTTAWA | Au tour des députés d’Ottawa d’exiger des excuses de la part de CBC pour un controversé documentaire «révisionniste» sur l’histoire du Canada. Le NPD veut même que les producteurs s’expliquent devant un comité parlementaire.
«C’est franchement déprimant de voir CBC représenter l’histoire en éclipsant le rôle des Québécoises et des Québécois, de tous les francophones, et des peuples autochtones. CBC doit répondre à beaucoup de questions au sujet de cette production», croit Pierre Nantel, porte-parole en matière de patrimoine pour le Nouveau parti démocratique (NPD).
UNE MOTION
Celui-ci compte donc déposer une motion au comité du patrimoine pour obliger les dirigeants de la société d’État à venir s’expliquer face aux critiques vitrioliques qui fusent autour du pays envers The Story of Us, série de 10docudrames produite dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire du Canada.
Outre avoir omis de mentionner la déportation des Acadiens, les producteurs du documentaire sont également accusés d’avoir dépeint Samuel de Champlain comme un latin lover et les Français comme un peuple sale comparativement à leurs vis-à-vis anglais.
Cette représentation a notamment fait bondir Sylvie Boucher, porte-parole aux langues officielles du Parti conservateur. Elle a même envoyé une lettre jeudi soir à CBC exigeant que la société se rétracte et s’excuse auprès des Canadiens pour ses «nombreux manquements offensants».
«Il est déplorable de constater que l’image des Canadiens français est représentée sous la forme de gens négligés, un peuple de second ordre alors que celle du monde anglosaxon y est représentée avec une apparence quasi parfaite», a écrit la députée.
UTILISATION À L’ÉCOLE ?
D’ailleurs, la levée de boucliers contre The Story of Us n’empêche pas CBC d’afficher l’émission sur sa plateforme Curio, qui offre du «contenu éducatif» aux institutions scolaires. Au Québec, une centaine d’établissements ou organismes y sont abonnés.
«Ni les écoles québécoises ni les écoles canadiennes ne devraient s’en servir. Ce n’est pas une version factuelle de l’histoire, parce que ça donne une très mauvaise image aux Canadiens français […] C’est du révisionnisme historique et je ne peux pas croire que Radio-Canada se prête à ça», a dénoncé la chef du Bloc, Martine Ouellet.