Le PQ et quatre groupes exigent la clause dérogatoire
Ils veulent éviter que d’autres suspects de crimes graves soient libérés en vertu de l’arrêt Jordan
AGENCE QMI | Contrairement au gouvernement Couillard, le Parti québécois et quatre groupes communautaires veulent que la clause dérogatoire soit utilisée pour empêcher que des suspects de crimes graves soient libérés en vertu de l’arrêt Jordan pour cause de trop longs délais judiciaires.
«Le premier ministre ne doit pas rejeter l’utilisation de la clause dérogatoire sous de mauvais prétextes. En effet, en prétendant qu’il s’agit là d’une mesure exceptionnelle équivalente à une arme nucléaire, il omet de dire que son propre gouvernement l’a utilisée à cinq reprises, en 2014, dans un projet de loi sur les régimes de retraite», a mentionné le chef du PQ, Jean-François Lisée, hier.
PRÉSUMÉ MEURTRIER LIBÉRÉ
Il a dénoncé qu’un Montréalais accusé de meurtre ait été libéré sans subir de procès, jeudi, en raison des délais déraisonnables. «C’est extrêmement grave et dommageable pour la confiance des Québécois envers leur système de justice. Depuis des mois, nous lui demandons [au gouvernement Couillard] des actions claires, d’envisager la clause dérogatoire en se coordonnant avec le fédéral au besoin; il est urgent de le faire maintenant, pour éviter que d’autres accusés de crimes graves échappent à la justice», a dit Jean-François Lisée.
Le chef du PQ est appuyé par l’Association québécoise Plaidoyer Victimes, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues et le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence.
APPEL À L’ACTION
Philippe Couillard a exhorté samedi le gouvernement fédéral à pourvoir promptement 14 postes de juges encore vacants à la Cour supérieure du Québec.
«Il faut que ce soit fait le plus rapidement possible», a-t-il mentionné. Le premier ministre du Québec a cependant rejeté le recours à la clause dérogatoire pour se soustraire à l’arrêt Jordan afin de suspendre le droit d’être jugé dans un délai raisonnable à certains suspects.