Le Journal de Montreal

Le phénomène Get Out

Un petit film d’horreur connaît un immense succès en salles

- MAXIME DEMERS

À l’heure où les studios hollywoodi­ens multiplien­t les suites et les films de superhéros dans l’espoir de faire de bonnes recettes au box-office, un petit film d’horreur dénonçant le racisme obtient un succès phénoménal et inattendu depuis quelques semaines dans les salles américaine­s.

Sorti aux États-Unis le 24 février dernier (soit la fin de semaine des Oscars), ce film intitulé Get Out ne cesse de surprendre Hollywood en accumulant des records au box-office. Produit avec un tout petit budget (4,5 M$), Get Out a récemment franchi le cap des 150 millions $ de recettes au box-office américain. Le film se situe actuelleme­nt

au quatrième rang des production­s les plus lucratives au boxoffice américain en 2017, devant de grosses pointures comme Kong:

Skull Island et Cinquante nuances plus sombres.

Get Out a aussi permis au réalisateu­r Jordan Peele de devenir le premier cinéaste et scénariste afro-américain à voir son premier film dépasser le cap des 100 M$ au box-office.

INSPIRÉ PAR LE RACISME

Get Out est beaucoup plus qu’un simple thriller. Le film, qui mélange horreur et comédie, aborde le problème du racisme (un sujet toujours très sensible aux États-Unis) à travers les mésaventur­es d’un couple interracia­l.

On y suit l’histoire de Chris (Daniel Kaluuya), un jeune noir qui accompagne pour la première fois sa copine blanche dans la famille de celle-ci. Cette visite se transforme­ra rapidement en cauchemar pour Chris, qui se rendra compte qu’il est pris au piège par une famille de racistes. Selon les experts, le succès de

Get Out s’explique par le fait qu’il aborde de front le problème du racisme sous la forme d’un genre très populaire chez les jeunes, le film d’horreur. Certaines scènes du film font directemen­t écho à des événements qui se sont récemment produits aux États-Unis, comme des crimes racistes commis par des policiers.

Au Québec, Get Out n’a pas eu droit au même genre de succès qu’aux États-Unis parce qu’il n’a pas été traduit en français. Le film a tout de même fait belle figure, récoltant plus de 500 000 $ au box-office de la province.

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