LOUISE DESCHÂTELETS

Certains parents manquent de maturité

Votre réponse de ce matin à la lettre de « Maman inquiète » me satisfait beaucoup plus que d’autres données à des interlocuteurs précédents. Vous n’avez pas eu peur de dire que l’homme qui sert de père aux deux garçons du couple ne méritait pas son titre de père, et que ce couple a mal joué son rôle. Cet homme, en montrant sa préférence pour son aîné, rend un bien mauvais service à tout le monde.

Ce n’est pas haïr quelqu’un que de lui mettre le nez dans son caca comme on dit. Comme ça fait 13 ans qu’il dort sir la switch avec son deuxième enfant, il est grand temps qu’on lui donne un coup de masse pour qu’il réalise ce qu’il fait de mal avant qu’il ne soit trop tard. À titre d’exemple, un clou de six pouces on n’enfonce pas ça comme un clou d’un pouce.

Personnellement, il y a deux formulations qui m’ont fait sursauter dans la lettre de cette dame : «On espérait une copie du premier » et « Il fait son possible pour suivre les traces de son frère aîné ». Mon sang n’a fait qu’un tour en lisant ça. Depuis quand le deuxième d’une famille doit-il être la copie du premier? Depuis quand doit-il marcher dans la piste de l’autre?

Chaque enfant a sa propre personnalité, ses propres talents, ses propres centres d’intérêt et ses façons personnelles de faire les choses. Et le rôle des parents est d’aider chacun à développer tout cela dans sa voie à lui. De plus, le rôle d’une mère pour un garçon consiste à s’effacer de plus en plus à l’adolescence pour laisser le père prendre le relais. Et si ce dernier ne veut pas jouer son rôle, comme ça semble être le cas de cette guenille de père, et bien elle doit trouver dans leur entourage quelqu’un d’autre (frère, beaufrère, grand-père) qui a de l’allure pour le jouer. Qui sait? Peut-être même que cette présence va réveiller le père. Anonyme

Je ne réponds pas à tout le monde de la même façon parce que toutes les lettres ne présentent pas toujours la même problématique dans une situation qui, de prime abord, peut sembler similaire. Sur ce, je suis d’accord avec vous que certains adultes méritent de se faire dire qu’ils jouent mal leur rôle de parents. Mais malgré ce que vous puissiez en penser, pour le dire il faut que je le sente, et non pas le faire pour le faire.

Les « lignes d’écoute » ne jouent pas toujours bien leur rôle

La lettre de celui qui a mis à exécution ton conseil d’appeler une ligne « info suicide » et qui s’est fait demander d’écourter la conversation a parfaitement raison. Tu devrais le croire Louise. Je connais un homme qui est dépressif depuis un an et qui s’est fait dire la même chose à SOS Suicide. On lui a fait savoir qu’il prenait trop de place, et depuis, il se sent coupable de les appeler.

Je te prierais Louise de les appeler toi-même pour vérifier avant de dire que ça ne se peut pas qu’on écourte la conversation sous prétexte qu’il y a trop d’appels en attente, car ça existe. Mon propre frère qui s’est suicidé l’a vécu. Je veux bien croire que tout le monde fait son possible, mais y’a une limite à ne pas dépasser avec quelqu’un qui menace de se suicider.

Peut-être que certains de ces organismes ne réalisent pas qu’ils ont atteint leur limite de compétence, mais si toi tu ne les dénonces pas Louise, qui va le faire? Ginette

J’ai du mal à croire que des organismes qui tentent de nous rendre régulièrement conscients de la gravité que représente l’état d’une personne suicidaire, puissent se rendre coupables d’un aussi flagrant manque d’empathie envers la population qu’ils desservent. Mais si cela existe, il importe de le condamner.