Le Journal de Montreal

Déjà le meilleur à six ans

- Pierre Durocher

Normand St-Louis aime bien raconter cette anecdote au sujet de son fils. «Martin n’avait que quatre ans lorsqu’on résidait sur la 80e rue à Laval-Ouest, a-t-il relaté. Je travaillai­s de nuit au bureau de Postes Canada et à mon retour à la maison, vers six heures du matin, Martin m’attendait pour aller patiner dehors. Il me disait toujours: “Un p’tit dix minutes, papa?” «Ce qu’il aurait surtout aimé, c’est que je puisse l’amener patiner à l’aréna. J’ai dû le retenir jusqu’à l’âge de six ans. Dès sa première séance d’entraîneme­nt, il étourdissa­it déjà tous les autres patineurs, et madame Sabourin était venue me dire qu’il fallait le surclasser chez les joueurs âgés de 7 et 8 ans.» St-Louis se souvient très bien de cette première journée passée à l’aréna Samson, un amphithéât­re qui porte maintenant son nom.

«J’étais allé voir mon père dans les gradins pour lui dire que je n’allais pas rester avec ce groupe parce que j’étais trop bon. Il m’avait servi une première leçon d’humilité en me disant de ne pas parler de cette façon.»

25 CENTS POUR FAIRE DES PASSES

Ce message, St-Louis a su le mettre en pratique tout au long de sa carrière, qui a pris fin à l’été 2015.

«Mon père m’avait dit qu’il allait me donner 25cents chaque fois que j’allais passer la rondelle à un coéquipier afin de l’aider à marquer des buts. Il m’avait enseigné très jeune l’importance de jouer en équipe», a raconté l’auteur de 642 mentions d’aide dans la LNH en saison régulière.

St-Louis a grandement apprécié l’hommage que les dirigeants de Laval lui ont rendu en attribuant son nom au petit aréna du quartier Sainte-Dorothée.

«Je rêvais de jouer dans la LNH, mais je ne pensais jamais qu’un jour, on allait retirer mon chandail, autant à Tampa qu’à Laval, et donner mon nom à l’aréna où tout a commencé pour moi.

«Des tas de souvenirs me passent par la tête lorsque je me promène dans cet endroit. L’aréna a été rénové, mais mes souvenirs, eux, sont restés intacts.»

Martin St-Louis n’est pas surpris par les succès qu’a connus cette saison son ancien entraîneur John Tortorella à la barre des Blue Jackets de Columbus. «Il a su s’adapter. Le hockey change constammen­t et il a été capable de se réinventer. Je n’ai jamais eu de problèmes de communicat­ion avec lui», a précisé St-Louis, qui suit encore de près les matchs du Lightning et des Rangers.

Lors de son allocution devant les amateurs présents à l’aréna, St-Louis n’a pas manqué de souligner l’importance d’avoir été bien soutenu par les membres de sa famille. Normand St- Louis, de son côté, n’a jamais oublié une rencontre qu’il a eue avec Henri Richard, l’une de ses idoles. «Il m’avait dit qu’il était honoré d’entendre son nom associé à celui de Martin. Ça m’avait beaucoup touché.»

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