Il accompagnait son grand-père
Un ado de 14 ans, ses grands-parents et une quatrième personne ont péri hier dans une collision
L'adolescent qui a péri avec ses grands-parents dans une violente collision frontale, en début de nuit hier à Châteauguay, avait insisté pour les accompagner à l'hôpital, qu'ils venaient tout juste de quitter lorsque leur véhicule s'est engagé à contresens sur l'autoroute 30.
Quelques heures après ce drame épouvantable, le père de Nicolas Proulx-Assuncao, 14 ans, a accepté de se confier au Journal.
Carlos Assuncao est inconsolable. Il n’a pas cessé de pleurer depuis que sa fille l’a réveillé en pleine nuit pour lui annoncer la terrible nouvelle.
Il s’est rendu à l’hôpital en matinée dans l’espoir d’embrasser une dernière fois le front de son fils, mais le personnel médical lui a suggéré de ne pas le faire puisque le garçon était trop mal-enpoint.
L’homme de 51ans est incapable de s’imaginer poursuivre sa vie sans son fils adoré.
«C’était un petit gars sans problème, poli et tellement attentionné. Pas plus tard que dimanche, on jouait à des jeux de société ensemble. Je ne peux pas croire qu’il n’est plus là.»
ILS ARRIVAIENT DE L’HÔPITAL
Lundi soir, Nicolas se trouvait chez sa mère à Saint-Jean-sur-Richelieu avec ses grands-parents.
Lorsque son grand-père, de qui il était très proche, s’est blessé à la main, l’adolescent a insisté pour l’accompagner à l’hôpital.
Malgré sa blessure, Pierre Proulx, 80ans, a pris le volant. Sa femme, Raymonde Bouchard, 82ans, et Nicolas ont pris place à bord.
En sortant de l’urgence, peu après minuit, M. Proulx s’est engagé dans la mauvaise bretelle d’accès et il s’est retrouvé en sens inverse sur l’autoroute 30 Ouest.
Environ 500mètres plus loin, le véhicule de l’octogénaire a frappé de plein fouet une autre voiture, qui circulait dans le bon sens.
QUATRIÈME VICTIME
En plus des trois victimes de la même famille, une Ontarienne de 56 ans a aussi perdu la vie dans cet accident.
Carol-Marie-Yolande Downer se trouvait dans l’autre véhicule impliqué, avec quatre personnes. Les autres occupants ont été transportés à l’hôpital pour des blessures qui ne mettent pas leur vie en danger.
En septembre 2015, un accident similaire survenu à 3 km de celui d’hier avait coûté la vie à deux hommes. Un automobiliste de 89 ans s’était lui aussi retrouvé en sens inverse après s’être trompé de bretelle. Les deux tragédies sont survenues sur le même tronçon de l’autoroute 30, où la signalisation est la même.
Le coroner n’a toujours pas achevé son rapport à la suite de cet événement. Ainsi, aucune recommandation n’a encore été formulée.
Or, le père du jeune Nicolas Proulx-Assuncao croit tout de même que des changements auraient dû être apportés depuis.
«J’en ai plus de fils, c’est fini, a soufflé l’homme, les larmes aux yeux. Ça va leur prendre combien de morts pour qu’ils rendent le secteur plus sécuritaire?» – Avec la collaboration de
Valérie Gonthier