Pantalons interdits pour les jeunes filles
Un collège privé revient sur sa décision d’obliger les filles à porter une jupe à la remise des diplômes
Un collège privé de Montréal qui obligeait ses finissantes à porter une jupe ou une robe pour la remise des diplômes est revenu sur sa décision hier.
L’administration du Collège Regina Assumpta, situé dans le quartier Ahuntsic, a décidé de mettre fin à cette tradition qui datait du temps où l’établissement était géré par des religieuses.
«C’était un ancien règlement qui était dans la convocation qu’on envoie chaque année, explique le directeur général du Collège Regina Assumpta, Michel Laplante. [L’obligation de porter une jupe], c’est une demande qui n’a plus sa place et nous sommes tous d’accord que ça aurait dû être enlevé.»
Dans une lettre envoyée à tous les élèves de la 5e secondaire en mars dernier et que Le Journal a pu consulter, il était demandé aux filles de porter une «jupe ou robe simple, ne dépassant pas la toge [et qui arrive] entre le genou et le mi-mollet» pour la remise des diplômes, qui doit avoir lieu en juin. «Notez bien: la hauteur des talons doit être raisonnable et permettre une marche fluide sur la scène, les bas de nylon doivent être de couleur naturelle, si portés, le port des pantalons et d’un bouquet de corsage est interdit, et les bijoux doivent être discrets», peut-on aussi y lire.
«INJUSTE»
L’administration est revenue sur sa décision après qu’une ancienne élève a dénoncé cette obligation sur les réseaux sociaux hier.
«C’est complètement injuste, dit Wendy Wang, qui a gradué en 2013 du Collège Regina Assumpta et dont la petite soeur fréquente encore l’établissement. Les garçons étaient soumis à un seul règlement, celui de porter des pantalons et des chaussures noires, alors que les filles, elles, étaient soumises à une longue liste d’interdits.
«Encore une fois, on s’attarde à l’apparence des filles plutôt qu’à ce qu’elles ont accompli», souligne Wendy Wang.
Questionné à savoir si l’obligation de porter une jupe serait restée si l’ancienne élève ne l’avait signalée, Michel Laplante affirme qu’il «ne pouvait pas savoir».
«On n’avait pas eu de plainte [avant], ça nous avait vraiment échappé», a-t-il dit.
Il affirme aussi que le Collège révisera toutes les lettres qu’il envoie aux parents pour s’assurer qu’elles ne contiennent rien qui puisse brimer la liberté de certains élèves.
PAS D’ACCORD
Une jeune fille de 5e secondaire du Collège Regina Assumpta dit que les élèves ne s’étaient pas rendu compte de la situation avant hier.
«Ils nous avaient envoyé le message depuis longtemps, mais personne ne s’était vraiment rendu compte de l’interdiction. Moi, je m’en suis rendu compte hier et j’avais prévu d’aller voir la directrice avec une amie pour lui dire que nous n’étions pas d’accord», dit-elle.