Les cas de manque de suivi s’accumulent
Un nombre grandissant de médecins sont accusés de manque de suivi auprès de leurs patients, s’inquiète un avocat du Collège des médecins (CMQ), notamment en raison des conséquences parfois dramatiques pour les victimes.
«C’est comme s’il y avait un relâchement», souligne Me Jacques Prévost, avocat du syndic du CMQ.
«Le message ne passe pas. On est inquiets, a-t-il plaidé hier. Il y a plus de cas comme ça [celui du Dr Sioufi] qu’il y en avait avant.»
RESPONSABLES
Hier, Me Prévost a rappelé que les médecins sont responsables des suivis et qu’ils ne peuvent se fier uniquement à un système électronique ou à un collègue.
Bien qu’il ne puisse quantifier le nombre précis de cas de manque de suivi depuis un an, Me Prévost note une hausse certaine.
«Avant, on ne voyait pas ça souvent. C’est très inquiétant», dit-il.
«On parle de santé humaine avec des conséquences qui peuvent être catastrophiques pour la vie», ajoute-t-il.
Me Prévost précise aussi que ces manquements nuisent à la confiance du public envers le système médical.
Il y a quelques années, l’avocat spécialisé en santé Me Jean-Pierre Ménard avait dit au Journal qu’il recensait chaque année une trentaine de cas de patients atteints de cancer qui n’ont pas eu un suivi à temps.
MOINS CONFIANCE
Pour les proches de Danielle Wolfe, ce décès tragique les convainc de ne pas faire confiance aux médecins les yeux fermés.
«Moi, je suis mécanicien. Je peux me tromper, ce n’est pas grave. Mais un médecin, c’est grave», déplore son frère, Robert Wolfe.
«Ils sont payés pour faire les suivis et voir leurs patients. Ils ne gagnent pas 11 $ de l’heure», ajoute sa soeur Micheline Wolfe.