Le Journal de Montreal

Un coaccusé aurait appelé un ami en panique

Selon un témoin, la présumée victime de viol collectif avait l’air d’avoir plus de 15 ans

- Yanick Poisson

VICTORIAVI­LLE | Coaccusé dans une affaire d’agression sexuelle sur une adolescent­e de moins de 16 ans, Jean-Christophe Martin aurait appelé un ami en panique lorsqu’il a appris que sa présumée victime n’avait que 15 ans.

Le copropriét­aire de l’entreprise Québecpass, qui organisait le rave 15-25 ans à Victoriavi­lle, le 24 octobre 2014, MarcAndré Campagna, était en route pour Québec après une soirée difficile au Complexe Sacré-Coeur lorsque M.Martin l’a appelé sur son cellulaire.

«Il m’a appelé en panique pour me dire qu’il venait d’apprendre que la fille avait 15 ans. Il voulait que je confirme que c’était vrai. J’étais un peu surpris, parce que moi aussi je pensais qu’elle était majeure. Je n’avais pas de raison de croire autrement», a-t-il témoigné hier lors du procès devant le jury des trois coaccusés.

La veille, au terme d’un party rave au cours duquel deux mineurs avaient été conduits à l’hôpital en ambulance en raison d’une surconsomm­ation de drogue et d’alcool, Campagna avait assisté à des ébats sexuels enragés entre Martin et la plaignante.

«ENTREPRENA­NTE»

Cette dernière, qu’il a qualifiée «d’entreprena­nte», se serait emparée de l’accusé et l’aurait amené vers le lit pour avoir une relation sexuelle qui se serait poursuivie de longues minutes dans la salle de bain attenante à la chambre de l’Auberge Hélène.

«C’était assez spécial, ce qui se passait, a admis Campagna, qui a tout de même agi comme si rien ne se produisait. Tout le monde avait l’air normal et consentant», a-t-il précisé.

Martin et ses présumés complices, Dominic Vézina, et Pierre-François Blondeau – alias Midaz – sont accusés d'agression sexuelle avec lésion sur une personne de moins de 16ans, d'agression sexuelle avec la participat­ion d'une autre personne, de contacts sexuels et d'incitation à des contacts sexuels.

Le débat tourne autour du consenteme­nt sexuel de la victime, puisque l’âge légal de consenteme­nt est de 16 ans.

REFUS DE COOPÉRER

M. Campagna et sa conjointe de l’époque, Catherine Genest Boivin, ont été assignés à témoigner, puis libérés par la Couronne puisqu’ils ont refusé de collaborer à l’enquête concernant leurs amis. C’est finalement la défense qui les a fait entendre.

« J’ai dit à l’enquêteur que je ne voulais pas m’en mêler, que si c’était nécessaire, je me rendrais à la cour afin d’expliquer ce qui s’est passé», a indiqué Mme Genest Boivin.

Le couple, qui n’en serait plus un depuis quelques mois, a livré des témoignage­s similaires, et corroboré avec détail et précision chacun des faits soulevés par les trois coaccusés.

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Selon un témoin, Jean-Christophe Martin était en panique après avoir appris que la jeune fille n’avait que 15 ans.
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marc-andré campagna Témoin

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