Le Journal de Montreal

Le groupe État islamique ne contrôle plus que 7 % de l’Irak

Les djihadiste­s ont perdu la grande majorité des régions conquises depuis 2014

- – Par Jean Marc Mojon, Agence France-Presse

BAGDAD | Le groupe État islamique (ÉI) a perdu la grande majorité des territoire­s qu’il avait conquis en 2014 en Irak et n’en contrôle plus que 7 %, a affirmé hier l’armée irakienne, qui a lancé offensive sur offensive pour défaire l’organisati­on djihadiste.

À Mossoul, son dernier grand bastion dans le pays, le groupe ultraradic­al défend actuelleme­nt les derniers secteurs toujours sous son contrôle dans l’ouest de la ville, d’où les forces irakiennes tentent de le chasser avec le soutien de la coalition internatio­nale commandée par les États-Unis.

LOURDES PERTES

L’ÉI «contrôlait 40 % du territoire irakien» en 2014, a déclaré le général Yahya Rassoul, porte-parole du Commandeme­nt conjoint des opérations, une structure coordonnan­t la lutte antidjihad­iste.

«Au 31 mars (2017), il n’en contrôlait plus que 6,8%», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Bagdad.

Les djihadiste­s avaient lancé en juin 2014 une offensive fulgurante au cours de laquelle ils ont conquis en quelques mois une bonne partie du nord, dont Mossoul, la deuxième ville du pays, et de l’ouest du pays, essentiell­ement dans les régions sunnites.

Ces deux dernières années, l’ÉI a notamment perdu les grandes villes de Fallouja et Ramadi, à l’ouest de Bagdad, au profit des forces irakiennes et, aujourd’hui, la bataille se concentre sur la ville septentrio­nale de Mossoul, théâtre depuis octobre d’une vaste offensive des troupes gouverneme­ntales.

À MOSSOUL

Après avoir reconquis fin janvier la partie orientale de la ville, les forces gouverneme­ntales bataillent à présent dans l’ouest de Mossoul, les combats se concentran­t sur la Vieille ville, un dédale de rues densément peuplées.

Alors que plus de 200000 personnes ont déjà fui Mossoul-Ouest, l’armée américaine estime que le nombre de djihadiste­s dans la ville est passé de 2000 à moins d’un millier.

Une reconquête totale de Mossoul, capitale de facto du «califat» proclamé en 2014 par l’ÉI, mettrait fin au rêve djihadiste d’établir un État à cheval sur l’Irak et la Syrie.

La coalition conduite par les États-Unis a promis que l’Irak ne serait pas abandonné à son sort après la reconquête de Mossoul.

«Une fois cette tâche accomplie, la coalition sera ici pour soutenir nos partenaire­s irakiens pendant qu’ils éliminent l’ÉI de chaque coin de l’Irak», a ainsi assuré le colonel John Dorrian, le porte-parole de la coalition qui s’exprimait lors de la même conférence de presse à Bagdad.

« ENCERCLÉ »

«Même si le combat est très rude (...) cet ennemi est complèteme­nt encerclé. Ils ne vont aller nulle part. Ils seront vaincus et le peuple de Mossoul sera libéré», a-t-il affirmé.

L’ÉI contrôle encore les grandes localités de Hawijah (au sud de Mossoul) et Tal Afar (à l’ouest de Mossoul), ainsi que des secteurs le long de la frontière avec la Syrie dans l’ouest de l’Irak.

Dans la Syrie voisine, le groupe jihadiste contrôle la capitale provincial­e de Raqa et d’autres régions.

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Après avoir reconquis fin janvier la partie orientale de Mossoul, les forces irakiennes bataillent à présent dans l’ouest de la ville, les combats se concentran­t sur la Vieille ville, un dédale de rues densément peuplées.

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