Une rumeur qui tombe à point
Si Bombardier Transport et la Division Transport du géant allemand Siemens fusionnent, comme le laisse entendre la rumeur boursière rapportée par l’agence Bloomberg, il est évident que Bombardier devrait financièrement en bénéficier. Et qu’en conséquence,
D’ailleurs, c’est ce qui explique probablement pourquoi le titre a «miraculeusement» bondi à partir de vendredi dernier, et ce, malgré le scandale soulevé au Québec par la forte augmentation de la rémunération de la haute direction de Bombardier.
L’action de Bombardier (BBD.B) a grimpé de 17,3 % lors des trois dernières séances boursières, passant de 2,02 $ (clôture de jeudi dernier) à 2,37 $ hier. Comme le volume des transactions était de deux à trois fois plus élevé que lors des précédentes séances, cela donne de la «crédibilité» à la rumeur de fusion entre les divisions Transport de Bombardier et Siemens.
Parenthèse. En Bourse, il y a toujours des investisseurs qui ont un sens du «timing» vraiment étonnant et voilà pourquoi ils achètent (ou vendent) avant de connaître la nouvelle.
Cela étant dit, entre avoir des pourparlers avec une entreprise et conclure une entente de fusion ou d’acquisition, il y a loin de la coupe aux lèvres.
LA CAISSE
En prenant connaissance de la rumeur de fusion entre les divisions Transport de Bombardier et Siemens, on s’est demandé si la Caisse de dépôt et placement du Québec allait faire une belle passe d’argent avec son investissement de 1,5 milliard $ US (2 milliards $ canadiens) dans Bombardier Transport.
Comme on sait, cet investissement lui procure 30 % du holding de Bombardier Transport.
Lors de cet investissement de la Caisse, le 19 novembre 2015, les bonzes de la Caisse et de Bombardier évaluaient Bombardier Transport à 5 milliards $ US (6,5 milliards $ canadiens). Ce qui n’était absolument pas un prix d’aubaine puisqu’à l’époque, la capitalisation boursière de l’ensemble de Bombardier (aéronautique, transport, etc.) plafonnait à 3 milliards $ canadiens. Heureusement, l’action de Bombardier a repris du poil de la bête depuis. Et avec la hausse actuelle du prix de l’action, Bombardier a maintenant une capitalisation boursière de 5,3 milliards $.
SOUS-ÉVALUATION
Comme vous pouvez le constater, Bombardier, avec toutes ses divisions, se fait présentement accorder par le «marché» une valeur boursière inférieure à l’évaluation en 2015 de… sa Division Transport!
Cette apparente incohérence du marché laisse présager une sousévaluation de l’action de Bombardier.
Selon les informations disponibles, il y a tout lieu de croire qu’une fusion entre les divisions Transport de Bombardier et Siemens serait bénéfique pour les deux parties.
L’hypothétique coentreprise «Bombardier-Siemens» présenterait un chiffre d’affaires de l’ordre de 16 milliards $ US, avec un bénéfice d’exploitation dépassant le milliard de dollars.
Les administrateurs de Bombardier sont vraiment chanceux. Rien de mieux qu’une rumeur de fusion pour détourner l’attention de la scandaleuse augmentation de la rémunération de leurs dirigeants.
Le titre a «miraculeusement» bondi à partir de vendredi dernier