Train en marche pour une fusion avec Siemens
Une division de la firme québécoise en pourparlers avec le géant européen
Un nouveau géant mondial du train pourrait voir le jour d’ici quelques mois si les rumeurs voulant que Bombardier et Siemens fusionnent leurs activités ferroviaires pour mieux concurrencer la Chine se confirment.
Bombardier Transport et l’Allemande Siemens créeraient ainsi une nouvelle coentreprise dont le chiffre d’affaires dépasserait les 10,6 milliards $ US (ou 14 milliards canadiens), affirme l’agence Bloomberg, citant des sources confidentielles. Les discussions seraient si avancées qu’elles pourraient aboutir d’ici le milieu de l’année.
À la recherche de capitaux pour financer sa division aéronautique, le groupe Bombardier avait vendu l’an dernier une participation de 30% dans Bombardier Transport à la Caisse de dépôt et placement du Québec, en échange de 1,5 milliard $. L’investisseur institutionnel n’a pas réagi aux rumeurs de fusion, hier, tout comme Bombardier et Siemens. La division Transport est actuellement évaluée à 5 milliards $.
PROPOSITION « INTÉRESSANTE »
Mais de l’avis du professeur de management de HEC Montréal Louis Hébert, il y a fort à parier que la Caisse est au fait des discussions. «C’est intéressant pour elle comme proposition d’affaires, car la Caisse juge peut-être qu’il est temps de consolider les acteurs de l’industrie ferroviaire.»
Cette fusion permettrait d’injecter de nouveaux capitaux dans les autres programmes de Bombardier comme la C Series, ajoute-t-il. Cela ferait aussi en sorte que l’entreprise demeure compétitive dans une industrie bouleversée par l’arrivée de nouveaux joueurs chinois.
Analyste financier chez Desjardins, Benoit Poirier partage ce point de vue. «[Bombardier] pourrait rivaliser plus efficacement avec ses concurrents chinois, qui prennent de l’expansion à l’étranger», écrit-il dans une note. Il s’agit d’une façon de «maximiser la valeur pour les actionnaires», selon lui.
AUTRES RUMEURS
Ces rumeurs font suite à d’autres, il y a quelques semaines, voulant que la Française Alstom et Bombardier tentent un rapprochement. Une possible transaction devrait obtenir l’aval des autorités réglementaires européennes, et de la Caisse.
Alimenté par les rumeurs, le titre de Bombardier (BBD.B) a connu sa meilleure séance en 20 jours à la Bourse de Toronto, bondissant de 6,76 % (ou 15 cents), à 2,37 $. L’action de Siemens a elle aussi crû modestement de 0,35 %, tandis que celle d’Alstom chutait de 3 %.