Efficacité pure et simple
Le défenseur Charlie Roy se démarque par sa volonté de vaincre
BATHURST | Du haut de ses 5 pi 9 po et sa solide prestance sur la patinoire, Charlie Roy impose le respect à la ligne bleue de l’Armada.
Le défenseur âgé de 19 ans figure parmi les 10 plus petits arrières du circuit, mais «il joue gros», comme s’amusent à le dire ses coéquipiers et entraîneurs.
À sa troisième saison complète à Boisbriand, par sa force de caractère, il est l’un des candidats parfaits pour succéder au capitaine Guillaume Beaudoin.
Roy n’est pas le plus flamboyant sur la patinoire. Il n’amasse pas les points à un rythme effréné comme certains de ses pairs. Il est plus réservé qu’exubérant. Ce choix de cinquième tour à l’encan junior de 2013 se limite à accomplir son travail avec efficacité.
Il a grandi dans l’organisation en gagnant le respect de ses coéquipiers grâce à son travail acharné. Le nombre de points sur la feuille de pointage lui importe peu. Les succès de son club passent avant tout.
«Je n’accorde pas vraiment d’importance aux statistiques, lance Roy dans les gradins du Centre régional K.C. Irving, à quelques heures du troisième duel face au Titan d’Acadie-Bathurst. Ce n’est pas que je ne veux pas en faire, c’est que mon objectif est d’accomplir mon travail, gagner la coupe et rester durant toute ma carrière junior avec l’Armada.
«Je pense toujours aux autres avant moi, ajoute-t-il. Mes parents m’ont inculqué ça. C’est aussi la mentalité de l’équipe. Je ne peux pas décider si je vais devenir le prochain capitaine. Je peux toutefois dire que je veux faire partie des leaders. Qu’il y ait une lettre ou non sur mon chandail, ça ne change rien. Je reste le même.»
JOUEUR D’ÉQUIPE
Avant de faire le saut dans la LHJMQ, Roy a porté l’écusson du capitaine chez les Vikings de Saint-Eustache, dans la Ligue midget AAA du Québec. Une expérience qu’il n’est pas près d’oublier, car il a pu gagner en maturité.
Son nouveau compagnon en défensive et ami de longue date, Tobie PaquetteBisson, ne doute pas une seconde en ses capacités. Ils étaient d’étroits partenaires à Saint-Eustache en 2013-2014.
«C’est un gars d’équipe. Je n’ai aucun doute qu’il peut occuper tous les rôles qu’on peut lui donner. Il se comporte comme un professionnel et il est sérieux dans ses démarches. Il ne se laisse jamais emporter, soutient le défenseur venu du Cap-Breton en janvier. Il amène de la confiance. Il se contente de jouer son rôle.»
Après avoir été sélectionné au cinquième tour en 2013, parce qu’il avait épaté le directeur général et entraîneurchef Joël Bouchard à ses premières séries éliminatoires chez les Vikings, Roy n’a pas roulé sur une belle autoroute asphaltée le menant au vestiaire de l’Armada. Il a plutôt pris le chemin de gravier en gardant une attitude irréprochable.
Il a disputé une deuxième campagne dans la ligue midget AAA à Saint-Eustache et l’année suivante, il a gagné son poste chez les juniors en devant sauter son tour à plusieurs occasions. Malgré les embûches, il a gardé le cap.
«J’ai toujours su qu’il aurait une belle carrière junior, mentionne son instructeur en défensive, Jean-François Fortin. Il démontre une grande volonté.
INSPIRÉ PAR FRANCIS BOUILLON
Selon les entraîneurs, Roy est façonné dans le même moule que Francis Bouillon, l’ex-défenseur du Canadien qui a joué 831 matchs dans la LNH malgré ses 5 pi 8 po.
«Il m’impressionne par sa durabilité. Il a le gabarit d’un poney, mais c’est un véritable cheval de course, assure Fortin. Il est capable de gruger 30 minutes contre les meilleurs trios adverses et il élève son jeu en séries éliminatoires.
«Il y a beaucoup de similarité avec Bouillon. Il m’avait justement dit à son entrevue de repêchage que c’était son modèle, se souvient Bouchard. C’est un gars intense qui sacrifie son corps. Il n’est pas souvent sur la feuille de pointage, mais il a un impact positif sur le résultat du match.»