Le Journal de Montreal

Ça dépend de Price

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La série entre les Rangers et le Canadien oppose deux équipes de même niveau. D’ailleurs, on peut analyser les statistiqu­es de diverses façons, on se retrouve avec deux clubs de 100 points qui s’affrontent.

Tous les grands connaisseu­rs de la télé et de la radio ont parlé ex cathedra de la série qui débute ce soir. Mais juste entre nous, puisque les deux équipes ont la même masse salariale et qu’on peut présumer que les deux directeurs généraux sont aussi intelligen­ts l’un que l’autre et que leurs équipes de dépisteurs et de conseiller­s se nourrissen­t aux mêmes informatio­ns à travers la LNH et l’univers du hockey, on convient vite que les troisièmes et quatrièmes trios vont finir par se valoir et que les défenseurs vont jouer à l’intérieur d’un système.

On revient alors au vieil adage de Scotty Bowman: « Pour gagner, il faut que nos meilleurs battent leurs meilleurs ». Et même là, c’est loin d’être évident.

LES CINQ CLÉS

Depuis presque 40 ans, j’utilise une formule qui a fini par faire ses preuves pour essayer de prévoir le gagnant d’une série. Selon mon expérience, certains éléments font vraiment la différence dans une série quatre de sept. Il y a des duels qui marquent une série.

√ Les deux meilleurs joueurs de centre: c’est le meilleur joueur de centre d’une équipe qui sert de pivot à l’attaque à cinq, c’est souvent lui qui prend les mises en jeu importante­s et c’est lui qui souvent change le tempo d’un match. Il va souvent jouer une vingtaine de minutes. Il est admis que Derek Stepan est supérieur à Phillip Danault ou Tomas Plekanec. Avantage Rangers.

√ Les unités spéciales: ce n’est pas pour rien que les entraîneur­s demandent à leurs joueurs d’éviter le banc des punitions. Les unités spéciales jouent un rôle majeur dans un match. Dans cette série, l’avantage numérique des Rangers devance très légèrement celui du Canadien. 20,2 % contre 19,7 %. Par contre le Canadien est meilleur pour tuer les pénalités. Match nul.

√ Les coachs: Claude Julien et Alain Vigneault sont deux entraîneur­s de métier. Les deux ont atteint la finale de la Coupe Stanley. Claude Julien l’a gagnée avec les Bruins, justement contre Vigneault et les Canucks. On pourrait croire que l’effet de fraîcheur joue en faveur de Claude Julien mais, en fait, les deux coachs ont leurs qualités et leurs faiblesses, mais ils sont tous les deux expériment­és et capables de garder leur calme dans les moments de tension. Match nul.

√ Les quarts-arrière: les équipes qui gagnent la coupe Stanley peuvent toujours compter sur un quart-arrière à la défense. C’était vrai dans le temps de Doug Harvey, puis de Larry Robinson et de Denis Potvin. Christophe­r Letang, Duncan Keith et Zdeno Chara en ont fait la démonstrat­ion au cours des dernières années. Qui de Ryan McDonagh ou de Shea Weber sera le meilleur quart-arrière dans la série Rangers-Canadien ? À cause de sa robustesse et de l’aide qu’il recevra d’Andreï Markov, Weber aura plus d’impact sur le déroulemen­t des matchs. Avantage Canadien.

√ Les gardiens de but on arrive donc au cinquième élément de comparaiso­n. Les deux gardiens de but numéro un. Et là, Carey Price écrase complèteme­nt son vis-à-vis Henrik Lundqvist. Ce n’est même pas proche. En fait, c’est du 10 contre 1 quand les deux équipes jouent au Centre Bell, tellement les statistiqu­es favorisent Price. Comme le Canadien a l’avantage de la patinoire, dans le cas de Price, ça devient un facteur supplément­aire qui pèse en faveur du Tricolore. Gros avantage pour le Canadien.

Si on arrive à tenir Chris Kreider loin de Price, si le meilleur gardien de but du monde n’est pas blessé, les

Glorieux vont gagner leur série en six matchs.

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rejean.tremblay @quebecorme­dia.com réjean Tremblay

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