Chicane entre les Mohawks de Kahnawake et Kanesatake
L’entretien d’un territoire appartenant aux deux communautés est au coeur du conflit
La chicane a éclaté entre les Mohawks: Kahnawake réclame 1,2 million $ à Kanesatake en sommes impayées pour l’entretien d’un territoire appartenant aux deux communautés.
«Je suis tellement consterné. On s’étrangle entre nous plutôt que de s’asseoir pour regarder la situation. Un grand chef se doit de créer des relations avec les autres communautés et non de les détruire», se désole Serge Simon, Grand Chef de Kanesatake dans les Laurentides.
Le conseil de Kahnawake a déposé une poursuite devant la Cour supérieure à la fin du mois de mars concernant la gestion de la réserve indienne de Doncaster qui appartient aux deux communautés.
Ce territoire est situé à environ 16km au nord-ouest de Sainte-Agathe dans les Laurentides (voir boîte).
Il est accessible aux membres des deux communautés pour la pêche, la chasse et les autres activités de plein air.
Kahnawake considère dans sa requête que comme sa consoeur possède le tiers du territoire de Doncaster, elle doit donc assumer cette partie des frais d’entretien et d’administration.
Elle soutient aussi que d’avril 1999 à mars 2016, elle a assumé seule tous les coûts, c’est pourquoi elle réclame aujourd’hui le 1,2 M$.
«Le conseil des Mohawks de Kahnawake avait accepté de donner du temps à Kanesatake pour rétablir ses finances avant de demander un remboursement. La poursuite a été entreprise puisque Kanesatake a récemment nié toute responsabilité dans le partage des coûts pour l’administration du territoire de Doncaster», soutient le conseil de Kahnawake dans un communiqué publié la semaine dernière.
SITUATION FINANCIÈRE DIFFICILE
Le Grand Chef Simon ne cache pas que la situation financière de sa réserve est difficile. Elle avait accumulé des dettes de plus de 4,4 M$ depuis la fin des années 1980.
«J’ai réussi à réduire la dette de plus de 50 % depuis six ans en faisant de gros sacrifices, notamment en ne me prenant pas de salaire», soutient-il.
M. Simon ne conteste pas que sa réserve doit un certain montant à Kahnawake pour la gestion de Doncaster, mais il en ignore le total exact. Ce dernier stipule qu’il n’a jamais pu voir le détail des dépenses et que bien des décisions auraient été prises sans l’approbation de Kanesatake.
Le conseil de bande de Kahnawake a préféré ne pas commenter davantage.
« JE SUIS TELLEMENT CONSTERNÉ. ON S’ÉTRANGLE ENTRE NOUS PLUTÔT QUE DE S’ASSEOIR POUR REGARDER LA SITUATION ENSEMBLE. »
– Grand Chef Serge Simon