Le Journal de Montreal

La Corée du Nord menace d’une « réponse sans pitié »

La Chine et la Russie craignent un conflit si les États-Unis tentent de «traiter le problème»

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SÉOUL | L’armée de Pyongyang a durci le ton hier face à Washington, promettant une «réponse sans pitié» à toute provocatio­n, alors qu’un porte-avions américain fait route vers la péninsule coréenne.

L’armée nord-coréenne assure que les bases américaine­s en Corée du Sud «tout comme les quartiers généraux du Mal» tels que la présidence sud-coréenne à Séoul seraient «pulvérisés en quelques minutes» en cas de guerre.

Le vice-président américain Mike Pence doit se rendre ce week-end en visite officielle en Corée du Sud, alors que le voisin du nord est soupçonné de vouloir mener à ce moment-là un essai nucléaire.

La Chine a averti de son côté qu’un «conflit peut éclater à tout moment».

«Le dialogue est la seule issue», a martelé le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

Se disant très inquiète, la Russie a appelé toutes les parties à la retenue et mis en garde contre «toute action qui pourrait être interprété­e comme une provocatio­n».

ARMADA AMÉRICAINE

Donald Trump a promis jeudi de «traiter le problème» nord-coréen. Il avait annoncé auparavant l’envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl Vinson escorté par trois navires lance-missiles, puis il a évoqué une armada comprenant des sousmarins.

Un tel porte-avions transporte en général 70 à 80 avions ou hélicoptèr­es, dont une cinquantai­ne d’avions de combat.

La Corée du Nord a promis de répondre à l’envoi «insensé» de ce groupe aéronaval, se disant prête pour la guerre.

Selon de nombreux observateu­rs, la Corée du Nord pourrait, à l’occasion du 105e anniversai­re de la naissance de Kim IlSung, premier dirigeant du pays, procéder samedi à un nouveau tir de missile balistique ou même à son sixième essai nucléaire, tous deux interdits par la communauté internatio­nale.

Une semaine après avoir frappé la Syrie, les États-Unis ont utilisé jeudi en Afghanista­n la plus puissante bombe américaine non-nucléaire jamais larguée.

L’usage de cette bombe est largement interprété comme un signal adressé à la Corée du Nord.

PAS DE VAINQUEUR

Malgré les menaces, le régime stalinien reste déterminé à ne pas abandonner son programme nucléaire.

Une guerre thermonucl­éaire «pourrait éclater à tout moment» et «menacer la paix et la sécurité mondiales», avait averti jeudi un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l’agence de presse officielle KCNA.

«Le vainqueur ne sera pas celui qui tient les propos les plus durs ou qui montre le plus ses muscles, a réagi vendredi Wang Yi, sans citer explicitem­ent les initiative­s américaine­s. Si une guerre a lieu, le résultat sera une situation dont personne ne sortira vainqueur.»

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Sur cette photo non datée, on voit le chef nord-coréen Kim Jong-Un assister à une démonstrat­ion de force de son armée.

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