Le pape François, un homme en danger
Un livre raconte que le pontife est une cible de l’ÉI
Récemment ciblé par des attentats et dénoncé au sein même de l’Église, le pape François est attaqué de toutes parts et semble bien seul dans son camp, avance un journaliste qui vient de publier un ouvrage sur le chef du Vatican.
«2017 est l’année de tous les dangers pour le pape, assure Arnaud Bédat, auteur de François, seul contre tous, qui est de passage à Montréal pour la sortie de son livre au Québec.
Journaliste au magazine suisse L’Illustré et auteur de livres sur des sujets controversés, Bédat en est à son deuxième ouvrage sur le pape argentin Jorge Mario Bergoglio, un intérêt qu’il a développé «par accident», après avoir couvert le conclave en 2013. Il a aussi rencontré ses proches et le pape luimême, qu’il qualifie de «très gentil, très bon et près des gens».
En résulte cette enquête sur les nombreux dangers qui menacent cet homme aux positions «trop progressistes» pour le Vatican.
CIBLÉ PAR L’ÉTAT ISLAMIQUE
Selon les informations de l’auteur de 52 ans, le souverain pontife aurait, entre autres, été la cible de 15 attentats ratés de l’État islamique depuis juillet.
Le passage de François en Égypte à la fin avril, ainsi qu'à Fatima, au Portugal, en mai, auront lieu sous haute surveillance, explique l’auteur. «Ce sont deux voyages très risqués. J’ai entre autres appris que le Portugal allait fermer ses frontières dans les jours précédant l’arrivée du pape», dit-il.
Selon lui, l'ÉI prend comme une provocation son voyage en Égypte, pays majoritairement musulman. «Pour eux, tuer le pape, ce serait le coup du siècle. Pourtant, il s'y rend avec un message de paix et d'ouverture. Il tend la main aux musulmans», indique M. Bédat.
L’HOMME À ABATTRE
Se décrivant comme un pape «révolutionnaire» et humaniste, François ne fait pas l'unanimité au sein de l'Église, dont certains membres craignent comme la peste ses réformes sociales et ruent dans les brancards pour le déloger, dit l’auteur.
Sans compter que ses idées sur l'environnement et l'économie dérangent Wall Street et le monde des affaires, souligne l’auteur. «C’est décidément un homme à abattre», assure Bédat.
«Il veut redistribuer les richesses, il tient un discours écologiste, il a excommunié les membres de la mafia, il remet en question le célibat des prêtres», énumère l’auteur.
Les opposants du pape tenteront par tous les moyens de le discréditer dans les mois à venir, estime Bédat, notamment en ressortant une histoire publiée dans un journal argentin, voulant qu’il soit père d’un enfant.
«C’est une histoire qui sera assurément réutilisée et remise au goût du jour par les ennemis du pape. Mais moi, je n’y crois pas. C’est très peu probable», dit-il.