Un pasteur bouleversé par l’incendie criminel de son église
La congrégation haïtienne ne pourra célébrer Pâques dans son lieu de culte
«S'il y avait un mot plus fort que sacrilège, ça décrirait parfaitement le geste insensé qui a été commis contre mon église», affirme avec rancoeur le pasteur Félix Simon.
Son église, l'Assemblée chrétienne de Rivière-des-Prairies, a été la cible d'un incendie criminel en cette journée du Vendredi saint. M.Simon peine à comprendre pourquoi le ou les incendiaires ont mis le feu au bâtiment qui existe depuis 25 ans.
«C’est quelqu’un qui s’attaque directement à Dieu, s’insurge-t-il. Ça n’a aucun sens. Personne n’arrive encore à réaliser ce qui est en train de se passer.»
La congrégation haïtienne ne sait pas encore où elle va célébrer Pâques. Félix Simon cherche désespérément un autre endroit qui peut accueillir près de 130 fidèles.
«Des démarches sont entreprises présentement pour trouver un endroit de remplacement, mais ce n’est pas facile. Rien n’est sûr à savoir si on va avoir un lieu pour célébrer Pâques dimanche. C’est un jour très triste», déplore le pasteur.
Des célébrations entourant le Vendredi saint étaient prévues, tout a été mis sur la glace, faute de local, également.
À l’arrivée des pompiers devant le bâtiment religieux, ils ont constaté qu'il y avait deux foyers d’incendie distincts, ce qui laisse croire à un acte criminel, a indiqué à l’Agence QMI John Primiani, chef aux opérations du Service de sécurité incendie de Montréal.
«Les dommages sont importants, ils sont évalués à 150 000 $», a-t-il ajouté.
TRACES D’ACCÉLÉRANT
L’enquête a été transférée sur le champ aux enquêteurs en incendie du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
«Selon ce que l’enquête démontre pour le moment, des traces d’accélérant ont été trouvées sur les lieux», a indiqué au Journal le porte-parole du SPVM Daniel Lacoursière. Il est impossible de dire s’il y aurait un ou plusieurs suspects dans ce dossier.
«Les enquêteurs poursuivent leur travail, mais il faut dire que c’est toujours un long processus lorsqu’il y a un incendie», poursuit M. Lacoursière.
TRISTESSE CHEZ LES FIDÈLES
De nombreux fidèles de l’Assemblée chrétienne se sont rendus sur les lieux de l’incendie, affirme le pasteur Félix Simon.
«C’est comme leur maison qui aurait brûlé, image le pasteur. Chaque personne qui est passée n’a pu s’empêcher de pleurer. Moi-même, j’ai beaucoup pleuré en apprenant ce drame.»
Il prend la peine de mentionner que jamais sa congrégation n’avait eu de problème par le passé.
«Oh non! jamais on n’a eu de menace, de vandalisme. Rien du tout qui laissait présager ça. On était même bien implanté dans le milieu», explique M. Simon.
Au passage du Journal hier aprèsmidi, des travailleurs s’affairaient à nettoyer les débris à l’intérieur de l’église haïtienne, qui a subi de lourds dommages.
«Dieu va régler le compte à la personne qui a fait ça. Brûler une église, ça ne se fait pas», a affirmé une jeune rencontrée sur place qui fréquente l’église, mais qui n’a pas voulu s’identifier.
Il a été impossible de savoir si l’église possédait des assurances.