Le Journal de Montreal

Une traversée du Canada hors de l’ordinaire

Parti de Lévis, le fondateur de AirProGyro a livré un de ses appareils à Whitehorse

- Jean-François Racine JFRacineJD­Q

David Sigier, 35 ans, fondateur et chef instructeu­r pour AirProGyro à Saint-Apollinair­e, vient de traverser le pays, de Lévis jusqu'à Whitehorse, pour livrer un petit autogire Calidus à un client du Yukon. Il s’agit peutêtre d’une première au Canada. Emballé par son périple qui sort de l'ordinaire, ce dernier a raconté son expérience au

Journal. Entretien avec le pilote.

Pourquoi ce long voyage vers l'Ouest canadien et comment le projet a-t-il vu le jour ?

Je suis distribute­ur canadien pour cette marque. Moi, j'ai vendu l'appareil, et le client était hésitant. J'ai lancé l'idée comme ça de venir lui livrer pour le convaincre de continuer son projet. Et il a accepté. Je me suis engagé sans trop savoir dans quoi j'embarquais. C'était quand même un bon vol!

Quand a eu lieu le départ de cette traversée du Canada ?

Je suis parti le 31 mars à 8 h. J'ai volé vers Thunder Bay, Brandon au Manitoba, Calgary, les Rocheuses par le nord et de la Colombie-Britanniqu­e au Yukon. Je suis arrivé le 6 avril après sept jours. J’ai passé 36 heures en vol et parcouru environ 5400 kilomètres. J'ai eu une panne électrique en Alberta. Présenteme­nt, je forme l'élève, le nouveau propriétai­re de l'appareil, et je dois revenir autour du 20 avril.

Ce voyage est-il plus un défi qu'un exploit ?

J'ai pris ce défi parce que je voulais réussir à traverser le Canada seulement avec les cartes, avec un GPS en réserve. Je me suis rincé les yeux de beaux paysages et de belle nature! Le plus difficile était la préparatio­n de vol, le fait de voyager seul, et la nécessité de recalculer les données en vol pour confirmer que la position est bonne. Il fallait parfois prévoir un plan B et C. L'autonomie est de trois heures et demie, au fond, ou près de cinq heures si je vais plus lentement.

Y a-t-il eu un moment plus inquiétant en cours de vol ?

Ma bête noire ou le vol que je n'avais pas hâte de faire, c'était de Fort Nelson [Colombie-Britanniqu­e] à Watson Lake [Yukon]. J'étais dans les montagnes, au-dessus de rien. C'était la météo, l'adaptation. Ma machine a facilité l'aventure. J'aurais pu mettre l'appareil dans un conteneur pour l'envoyer là-bas, mais d'avoir la chance de vivre ça ailleurs que devant un écran d'ordinateur, c'est magnifique. Habituelle­ment, les gens volent pour leurs loisirs près de chez eux. C'est comme de traverser le Canada en motocross au lieu de le faire en voiture.

Le voyage a-t-il suscité de l'intérêt au Yukon ?

Je ne voulais pas de publicité, mais à mon arrivée, le journal local était là. Je n'ai pas vu le projet plus gros qu'il peut l'être en réalité. J'ai vu que certains ont été inspirés par le voyage. Le gyro a souvent été vu comme une machine dangereuse, alors que ce n'est pas le cas. J'ai prouvé que la machine peut faire de belles choses. Dans les années 70, 80 et 90, ce n'était que des constructi­ons amateurs et pas de constructi­ons d'usine. Il n'y avait pas d'instructio­n disponible et les gens recevaient des cassettes VHS pour apprendre à voler. Ce n'est plus ça du tout aujourd'hui. Le gyro reprend sa place dans l'aviation de loisir.

Seriez-vous tenté de répéter l'expérience ?

À cent milles à l'heure! J'aimerais mieux revenir en gyro plutôt qu'en avion.

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