Les victimes du surplus budgétaire
Pour la période financière de 10 mois allant du 1er avril 2016 au 31 janvier 2017, le gouvernement Couillard affiche un spectaculaire surplus de 3,8 milliards de dollars.
Sa recette? Alors que sa «rigueur budgétaire» compressait les dépenses au maximum du possible, les revenus, eux, croissaient allègrement. 2013-14, on constate que le gouvernement a coupé de 2 % l’aide financière qu’il verse dans le cadre de la mission «Soutien aux personnes et aux familles». Cela touche les portefeuilles gouvernementaux consacrés à la famille, au travail, à l’emploi et à la solidarité sociale.
Pendant ces trois années, la mission «Éducation et culture» a vu ses dépenses croître de seulement 1 %.
Les deux autres missions gouvernementales touchées par des réductions de dépenses sont: «Économie et environnement», qui a subi une coupe de 7,6 %, et «Gouverne et justice», qui a écopé d’une réduction de 3,1 %.
Heureusement, «Santé et services sociaux» a échappé au couperet du ministre Leitao. Les dépenses ont ainsi grimpé de 8,6 %.
Le gouvernement Couillard a réussi à limiter la croissance des dépenses gouvernementales à la moitié de l’inflation
J’en veux pour preuve l’évolution des revenus et des dépenses du gouvernement du Québec au cours des trois dernières années, c’est-à-dire par rapport à la période financière de 10 mois du 1er avril 2013 au 31 janvier 2014, sous le précédent gouvernement Marois.
Ainsi, en trois années de pouvoir libéral, les dépenses gouvernementales n’ont augmenté que de 1 milliard de dollars, soit 1,7 %. Pendant ce temps-là, les revenus du gouvernement, eux, grimpaient de 5,5 milliards $, soit de 9,7 %.
Lors de cette période de trois ans, le taux d’inflation atteignait 3,2 %. C’est donc dire que le gouvernement Couillard a réussi à limiter la croissance des dépenses gouvernementales à la moitié de l’inflation. Et les revenus, eux, augmentaient trois fois plus que l’inflation.
Voilà sa recette gagnante!
DES COUPES
Quand on compare la période de 10 mois des opérations financières des exercices 2016-17 par rapport à
LES PAYEURS
Au cours des trois années, les revenus autonomes (impôts, taxes, cotisations) ont enregistré une croissance de 11,8 %. Pour leur part, les transferts fédéraux ont augmenté près de 10 %.
Seule ombre au tableau des recettes gouvernementales: les revenus tirés des trois sociétés d’État (Hydro-Québec, Loto-Québec, SAQ) ont baissé de 12 %.
Dernière «bonne» nouvelle pour les finances du gouvernement Couillard: malgré une dette qui augmente, le service de la dette (frais d’intérêt), lui, a baissé de 10,8 % en trois ans.
Dans son récent budget 2017-18, le gouvernement Couillard a annoncé des mesures qui vont réduire le surplus de l’exercice 2016-17, dont l’abolition rétroactive de la taxe santé pour tous les contribuables, à l’exception de ceux qui gagnent plus de 135 000 $.