Le Journal de Montreal

Bruel chante « la dame en noir »

L’artiste français a entamé sa tournée québécoise hommage à Barbara au Théâtre Maisonneuv­e

- CAROLINE VIGEANT Agence QMI

La chanteuse mythique Barbara n’aurait pu savoir qu’un hommage lui serait rendu au même endroit, presque 30 ans plus tard, lors de son passage à la Place des Arts en mars 1988. Et par celui rencontré après un concert en 1990 et à qui elle écrira plus tard affectueus­ement, «Très souvent, je pense à vous…»

C’est d’ailleurs le titre que Patrick Bruel a retenu pour son album hommage et la tournée qu’il a voulu clore avec nous, un an à peine après avoir célébré ses 30 ans d’amour avec le Québec en version symphoniqu­e.

Du bout des lèvres, a servi d’entrée en matière à l’artiste de 57 ans, qu’il a abordé doucement, seul à la guitare, avant d’être progressiv­ement rejoint par quatre musiciens (piano, guitare, contrebass­e, cuivres).

FIN D’UNE AVENTURE

S’il tourne la page de cette tournée dans huit villes de la province jusqu’au 22 avril, l’acteur qu’on pourra voir dans deux films cette année n’avait pas l’âme en deuil pour autant. Au contraire. Son plaisir a jeté mille feux dans la salle, en plus de quelques bonnes blagues.

«C’était un rêve de pouvoir partir dans cette aventure avec Barbara. Au départ, ce n’était pas prévu de venir au Québec, mais comme il y a ici de véritables défenseurs de la langue française, je suis content qu’on fasse ensemble ce voyage pas comme les autres.»

Il s’est raconté à travers le répertoire de la dame en noir, qui s’est éteinte en 1997, son propre parcours étant marqué au fer rouge depuis l’âge de huit ans. Il a fait siennes les chansons, sans les défigurer. Madame a pris un autre sens, alors qu’il a campé «cet homme amoureux d’un autre homme, un clin d’oeil au mariage pour tous».

DES PÉPITES

Des titres «enfouis dans les albums, des pépites» qu’on n’entend pas à la radio, sont passés sous les projecteur­s, dont Drouot, une pièce crève-coeur dans laquelle une vieille dame au terme d’enchères laisse partir son cher passé.

Parce que je t’aime a été livrée avec une guitare électrique bien pesante, presque métal, avant qu’À mourir pour mourir ne fasse taper des mains.

Ceux qui espéraient des chansons de Bruel n’ont pas été en reste, bien que le chanteur ne leur en ait offert qu’avec parcimonie, mais spécialeme­nt composées pour ce voyage introspect­if, dont Racontemoi et Promenade dans le 5e, qui a débouché sur une Perlimpnpi­n remaniée. Saisissant­e décharge d’émotions.

Pantin a reçu une ovation avant que les airs plus familiers n’arrivent en rappel.

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Patrick Bruel s’est raconté à travers le répertoire de la chanteuse décédée en 1997.

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