Le Journal de Montreal

Une pêche amusante et toute simple

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Lorsqu’on fait allusion aux diverses espèces sportives de poissons qui se retrouvent dans nos assiettes, on pense inévitable­ment à la truite mouchetée, au doré, au touladi, à l’omble chevalier, etc.

Il suffit de mentionner le nom de la barbotte brune pour que plusieurs personnes sourcillen­t et montrent un certain dédain. Ce qui est malheureux, c’est que, dans bien des cas, ces gens n’ont pas pris la peine d’y goûter avant de se faire une idée.

Pourtant, dans le sud des États-Unis, la chair ferme et rougeâtre de ces petites batailleus­es trouve une place de choix sur la table de millions de familles ainsi que dans de nombreux restos. Il y a même des fermes d’élevage vouées à la commercial­isation, puis à la consommati­on de cette espèce.

PLUS JEUNE

Il y a une quarantain­e d’années, à l’époque où je n’étais qu’un ado, je me souviens que, si je voulais faire plaisir à ma grand-mère Jeanne et à tous ceux qui s’attablaien­t chez elle, je n’avais qu’à aller lui attraper des poissons-chats. Après les avoir éviscérés, elle faisait tremper la chair dans le lait, puis elle recouvrait le tout de farine pour finalement le faire rôtir dans la poêle avec du beurre. C’était tout simplement délicieux.

ENTRE-DEUX

Ce qui est génial de la pêche de cette espèce, c’est qu’il est possible d’en capturer dès la fonte des glaces, alors que les saisons de la truite et du doré ne sont pas encore commencées. Il s’agit d’une bonne façon de se refaire la main, comme le dit si bien l’expression populaire. Il n’y a aucune limite de prise quotidienn­e et de possession, et l’on peut les pêcher à longueur d’année dans la plupart des zones.

Dès que le soleil réchauffe la surface des lacs, les barbottes brunes se dirigent vers les baies peu profondes où il y a de l’eau stagnante ou qui sont très peu exposées aux divers courants. En plus d’y trouver une températur­e plus invitante, elles s’y attroupent en vue de la période des amours, qui se déroulera en mai et en juin.

TRAITS CARACTÉRIS­TIQUES

Ce poisson, d’une taille moyenne variant de 20 à 35 cm, a une robe dont les teintes vont du jaune au noir. Il est doté de deux unicités qui l’aident à se distinguer. Il a tout d’abord quatre paires de barbillons qui lui permettent de repérer sa nourriture. Puis, retenez bien ceci, outre sa peau sans écaille, ses nageoires dorsales et pectorales sont équipées d’épines acérées et dentelées qui peuvent se bloquer en position ouverte pour le protéger contre la prédation.

Son sens de l’odorat est beaucoup plus développé que celui de la plupart des autres familles de poissons. En fait, il se situe tout au haut de l’échelle à égalité avec celui de l’anguille et du requin. Le plus gros spécimen de tous les temps pesait 3,35 kg (7,6 lb). Il fut capturé en 2009 dans l’état de New York.

TECHNIQUE

Ce poisson aime normalemen­t se nourrir à la tombée du jour et durant la nuit. En revanche, il est actif presque toute la journée au cours des semaines suivant la fonte des glaces, car l’eau est alors très brouillée et ne laisse passer qu’une quantité minimale de lumière.

La barbotte, comme la perchaude et le crapet, fait partie des espèces les plus faciles à déjouer. Il suffit de nouer un plomb au bout de la présentati­on et de garnir un hameçon simple avec un ver de terre dodu ou un morceau de foie de poulet. On lance le tout au loin et l’on pêche à la ligne morte. En plus d’être fort amusant, il s’agit d’une bonne façon pour initier les néophytes à cette belle activité de prélèvemen­t.

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Ce poisson, à l’allure quelque peu repoussant­e, offre de beaux petits combats et il est succulent à manger.
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