Le Journal de Montreal

La puissance d’abord

- JACQUES DOUCET jacques.doucet@quebecorme­dia.com

Le baseball majeur est en pleine révolution. Dans ma chronique de la semaine dernière, je vous ai parlé du rôle de plus en plus important des releveurs. Et nous pourrions remonter plus loin et vous parler de l’impact de Billy Beane et de son approche de style «Moneyball».

Mais aujourd’hui, on va se pencher sur les attributs changeants du frappeur qui occupe le premier rang de la formation de son équipe. Tout en étant bien conscient, comme le dirait mon collègue Rodger Brulotte, que ce joueur n’est en fait le premier frappeur qu’une seule fois dans un match.

Pendant des décennies, les gérants des majeures confiaient ce rôle à un joueur qui avait le don de se rendre souvent sur les buts. Soit avec un coup sûr, avec un but sur balles ou encore comme le faisait si bien Ron Hunt, en étant atteint par un lancer de l’adversaire.

Depuis le début des années 2000, le profil du premier frappeur a changé. Oui, il est habituelle­ment assez rapide, mais surtout il frappe avec puissance.

En 2004, les frappeurs de premier rang avaient réussi un total de 445 coups de circuit et en 2015, ils en avaient frappé 453.

Et en 2016, êtes-vous prêts? Ils en ont claqué 576!

De nos jours, les premiers frappeurs n’ont plus le gabarit des Maury Wills, Ricky Henderson, Tim Raines ou Ron Hunt.

Ils sont de solides gaillards qui ont pour nom George Springer (Astros), A.J. Pollock (Diamondbac­ks), Corey Dickerson (Rays), Brian Dozier (Twins) et Ian Kinsler (Tigers).

Chez les Blue Jays, on a déjà eu recours à des frappeurs de la trempe de Jose Bautista et Troy Tulowitzki au sommet de leur formation.

QU’ARRIVE-T-IL AUX BLUE JAYS ?

Les Blue Jays de Toronto n’ont jamais eu la réputation d’être une équipe qui commence une nouvelle saison en lion, ce qui explique que ces dernières saisons, ils doivent souvent prendre les bouchées doubles en fin de campagne pour mériter une place dans les séries éliminatoi­res.

Mais cette saison, c’est pire que jamais. Seulement deux victoires à leurs 12 premiers matchs!

Il est vrai que la relève a bousillé quelques avances, mais le gros problème des Jays, c’est l’attaque. Et ce n’est pas l’absence d’Edwin Encarnacio­n qui explique cette anémie des frappeurs.

Après 10 rencontres, les Jays présentaie­nt une moyenne collective de ,199 et n’avaient marqué que 28 points, la plus faible production des majeures. De plus, ils avaient frappé dans 12 doubles-jeux et déposé un seul amorti-sacrifice.

L’opportunis­me n’est pas au rendezvous. Dans leurs 10 premières rencontres, la troupe de John Gibbons n’avait réussi que neuf coups sûrs alors qu’il y avait 63 coureurs en position de marquer et ils ont laissé 65 coéquipier­s sur les sentiers.

Il est évident que le message de l’instructeu­r des frappeurs Brook Jacoby ne passe pas.

Loin de moi l’idée de demander aux Jose Bautista, Josh Donaldson, Kendrys Morales, Troy Tulowitzki ou encore Justin Smoak de déposer un amorti.

Mais avec un coureur au deuxième but et aucun retrait, expliquez-moi pourquoi on ne demande pas à Devon Travis, Darwin Barney, Kevin Pillar, Ryan Goins ou même à Russell Martin –il n’a que deux coups sûrs en 28 présences au bâton – d’en déposer un.

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Corey Dickerson, des Rays de Tampa Bay, a claqué 24 coups de circuit la saison dernière.
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