UNE POURSUITE D’UN MILLIARD SOULÈVE DES QUESTIONS SUR LA FIRME DE MITCH GARBER
Nommé parmi les 10 patrons les mieux payés d’Amérique
Mitch GArber devrAit figurer cette Année dAns le top 10 des pAtrons les mieux pAyés en Amérique, même si les deux entreprises qu’il dirige sont Au coeur d’une restructurAtion monstre où des créAnciers estiment Avoir perdu des milliArds $.
Des créanciers du géant des casinos américain Caesars Entertainment ont déposé en 2016 une mégapoursuite contre une brochette d’entreprises et d’administrateurs reliés à Caesars, dont deux compagnies dirigées par Mitch Garber. Le nom de celui qui s’est fait connaître ici comme un des Dragons de l’émission de RadioCanada apparaît quelques fois dans ce litige.
Selon la poursuite, les deux fonds d’investissement qui ont nommé Garber à la tête de Caesars Interactive et de Caesars Acquisition, Apollo Global et TPG, ont participé à un transfert d’actifs frauduleux visant à mettre à l’abri de créanciers les meilleurs actifs de la compagnie.
Caesars a été achetée 31milliards$ US en 2008, avant la crise financière, essentiellement avec de la dette ajoutée dans l’entreprise (méthode dite de leveraged buy-out).
Ce sont ces meilleurs actifs qui auraient été confiés en partie à Garber.
ENTREPRISE VISÉE
Devenu un canard boiteux très endetté, le reste de la compagnie a ensuite été mis sous la protection de la loi sur la faillite, au grand dam des investisseurs et créanciers qui essaient de récupérer leurs billes.
Mitch Garber n’est pas poursuivi personnellement dans cette affaire. C’est sa compagnie Caesars Interactive Entertainment, dont «les bureaux sont situés [...] rue Peel à Montréal», selon la poursuite, qui est visée. En entrevue avec notre Bureau d’enquête, il a dit ne pas être au courant que son nom est cité (voir autre texte).
Selon les allégations, il «aurait reçu une participation en capital significative» dans la filiale des jeux en ligne prometteuse de Caesars.
«Le but des transferts était d'entraver les créanciers [...] en mettant des actifs critiques et précieux hors de leur portée», est-il allégué.
Selon la poursuite, une firme chargée d’évaluer la valeur des actifs transférés a sous-estimé leur valeur, car elle s’est fiée «aux projections fournies par un membre de l’équipe de Garber, qui avait un motif de les sous-évaluer puisqu’il allait lui-même recevoir une participation en capital dans Caesars Interactive».
RÉCLAMATIONS
Selon un rapport indépendant, les réclamations se situent entre 3,6 et 5,1 milliards $ US.
En septembre dernier, les débiteurs poursuivis ont dû bonifier fortement leur offre aux créanciers. Un juge a statué que des administrateurs d’Apollo et de TPG devraient dévoiler leur fortune personnelle pour rembourser des créanciers.
Selon une entente, les créanciers ont accepté de recevoir 66cents pour chaque dollar dû, contre 9cents offerts au début. En échange, ils doivent renoncer aux poursuites. L’affaire n’a toutefois pas encore abouti devant les tribunaux.