Menaces de mort prises au sérieux
Des menaces de mort dans la foulée des hausses de leur rémunération
Faisant l’objet de menaces depuis le scandale de la hausse de leur rémunération, le PDG et le président du conseil du groupe Bombardier sont maintenant surveillés en permanence par une agence de sécurité, a appris Le Journal. Une protection qui pourrait coûter de 7000 $ à 10 000 $ par jour.
Alain Bellemare, Pierre Beaudoin et certains membres de leurs familles sont désormais protégés par la firme Garda après que l’un d’eux ait reçu des menaces au cours des dernières semaines.
«M. Bellemare a reçu des menaces d’une personne qui n’a pas encore été identifiée, à cause de sa rémunération. La police a été informée. Et par mesure de sécurité, Bombardier paie maintenant pour la sécurité de leurs résidences principales et secondaires», a indiqué une personne au fait du dossier. Ces renseignements ont été corroborés par d’autres sources.
Ces services de sécurité, assurés 24 heures sur 24 par un ou deux enquêteurs de Garda, coûteraient de 7000 $ à 10 000 $ par jour à Bombardier. Ils visent des résidences de Westmount, de L’Îledes-Soeurs et du lac Ouareau, à Saint-Donat, où M. Bellemare détient une propriété.
Les services offerts incluraient également la surveillance lors de différents déplacements, pour des raisons familiales et professionnelles.
LA COMPAGNIE RÉAGIT
En entrevue, le porte-parole Simon Letendre a soutenu que l’entreprise ne «commentait pas les mesures de sécurité prises chez Bombardier.
«Pour des raisons évidentes, c’est normal que ça reste à l’interne. Garda est l’un des fournisseurs de services de Bombardier, autant à l’international et au niveau de Montréal, à différentes occasions.» L’entreprise n’a pas souhaité commenter les menaces dont auraient fait l’objet ses hauts dirigeants.
Rappelons que le salaire de MM. Bellemare et Beaudoin ainsi que ceux de quatre autres patrons de Bombardier a bondi de 48 % l’an dernier, a révélé l’entreprise à la fin mars. Cette hausse a depuis été en partie annulée et reportée en raison du tollé qu’elle a suscité. Les Québécois s’étaient prononcés à 93 % contre ces augmentations dans un sondage.
Elles survenaient malgré les milliers de mises à pied et l’aide financière de plusieurs milliards $ consentie par Québec et Ottawa pour sortir Bombardier du pétrin.