Le Journal de Montreal

Patiente « parkée » près de la machine à café

L’hôpital de Joliette veut désengorge­r l’urgence

- JOHANNE ROY

QUÉBEC | Une résidente de Joliette est outrée que sa mère de 65 ans, hospitalis­ée au Centre hospitalie­r régional de Lanaudière, ait été délogée de sa chambre, mardi, et «parkée» dans le corridor, afin qu’un malade de l’urgence occupe son lit.

«J’étais hors de moi! Ma mère m’a appelée en pleurant. On l’a placée sur une civière, dans un coqueron qu’elle a partagé, la nuit dernière [de mardi à hier], avec un monsieur couché sur la civière voisine. Oubliez l’intimité. En face d’elle, il y a une machine à café bruyante qui fonctionne toute la nuit, en plus du va-et-vient constant», s’indigne Julie Lévesque.

C’est la solution que l’hôpital a retenue pour se conformer à l’ultimatum du ministre Barrette qui ne veut plus voir de séjour de plus de 24 heures aux urgences, affirme Mme Lévesque.

« LE CHOIX À FAIRE »

«C’est ce que le personnel nous a dit. Lorsque je me suis plainte de la situation, un responsabl­e m’a répondu que ma mère était apte à être déplacée dans le corridor et que c’était le choix à faire», rage-t-elle.

Sa mère diabétique est hospitalis­ée depuis le 7 avril, en raison d’une pneumonie et de problèmes cardiaques. Elle doit obtenir son congé dans les prochains jours.

«Ce n’est pas une raison pour placer les patients dans un coin de débarras. Ma mère n’est pas la seule à avoir dû céder son lit. Lorsqu’elle veut aller à la toilette, elle doit se rendre dans une chambre. C’est assez ordinaire», soulève Mme Lévesque, qui s’est adressée au commissair­e local aux plaintes.

« LITS SURNUMÉRAI­RES »

La direction du CISSS de Lanaudière, dont relève l’hôpital de Joliette, nie que cette façon de faire soit motivée par le récent mot d’ordre du ministre Barrette.

«Il arrive, en situation de fort achalandag­e de l’urgence, que des usagers nécessitan­t une hospitalis­ation soient admis dans des lits surnumérai­res dans les unités de soins.

«Les usagers stables, dont le congé est imminent et qui n’ont pas de déficits majeurs associés, sont parfois déplacés dans un endroit qui convient au type de soins et surveillan­ce que leur état requiert. Cette approche [...] ne découle pas d’une quelconque directive», soutient la porte-parole du CISSS, Pascale Lamy.

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La patiente âgée de 65 ans a été délogée de sa chambre pour aboutir dans un corridor, à côté d’une machine à café «bruyante» et du va-et-vient constant.

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