Le Journal de Montreal

Un vieux cimetière de voitures menace la rivière Mastigouch­e

Le printemps pluvieux a accéléré l’érosion du dépotoir vers le plan d’eau

- GENEVIÈVE QUESSY

MANDEVILLE | Des dizaines de carcasses de vieilles voitures glissent à flanc de ravin vers la rivière Mastigouch­e, dans Lanaudière, et font craindre un désastre écologique.

La récente crue des eaux a accéléré l’érosion du dépotoir sauvage, qui se retrouve maintenant à quelques mètres de la rivière.

Les piles de ferrailles, qui s'étendent jusqu'en bordure de la plage, semblent sur le point d'être emportées par la rivière.

«L'été, on ramasse des débris métallique­s, des pneus et de la vitre sur 1 km en aval de la rivière», raconte Sylvain Lavoie, dont la résidence secondaire est située juste à côté du dépotoir.

Lentement mais sûrement, l'ancien cimetière de voitures datant des années 1950-60 est entraîné par l'érosion.

BAIGNADE

Depuis une dizaine d'années, Sylvain Lavoie multiplie les plaintes à la municipali­té et aux ministères concernés, et pourtant rien ne change.

La dernière visite du ministère de l'Environnem­ent remonte à 2011. Bien qu'il ait ordonné à la municipali­té de corriger la situation, rien n'a été fait à part la pose d'une affiche interdisan­t le dépôt de déchets en haut du ravin... que les gens ne respectent pas.

«Les gens continuent à jeter des débris en bas du ravin», dit M. Lavoie, qui a vu des micro-ondes, des laveuses, des réfrigérat­eurs.

En haut du ravin, c'est la rue principale du village. De là, on ne voit qu'une forêt, mais depuis la rivière, où passent des touristes en canot durant l'été, le spectacle est saisissant.

«C'est à croire que la mairesse n'est jamais descendue pour voir», déplore Sylvain Lavoie.

Des avis ont pourtant été publiés par les ministères de l'Environnem­ent selon lesquels la rivière Mastigouch­e devrait être protégée de la pollution. Notamment parce que la pureté de son eau permet au lac Maskinongé, où est située la plage de Saint-Gabriel-de-Brandon, d'être propice à la baignade, mais aussi parce qu'elle héberge des espèces menacées comme la tortue des bois.

CORVÉE

Selon l’urbaniste Mathieu Perreault, la Ville de Mandeville prévoit une corvée au printemps.

«On va aller faire un tour voir si on peut ramasser des débris qui seraient faciles à prendre. Mais c'est tout ce qu'on peut faire. Retirer les carcasses de voitures serait plus dangereux que les laisser là. La végétation a poussé à travers et ça demanderai­t une logistique extrêmemen­t compliquée avec de la machinerie lourde, vu la pente raide et le fait qu'on est en zone de glissement de terrain.»

Le propriétai­re du terrain où est situé le dépotoir clandestin n’a pas rendu nos appels.

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Sylvain Lavoie s'inquiète des huiles, des piles et autres produits toxiques encore contenus dans les carcasses de voitures.
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