Le Journal de Montreal

Pas plus heureux, même après avoir perdu 275 livres

Un homme qui a subi une chirurgie bariatriqu­e soutient que ça ne règle pas tout

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Un an après avoir subi une chirurgie bariatriqu­e, un obèse qui a perdu 275 livres réalise qu’une immense perte de poids ne règle pas tous les problèmes, et ressent le «côté sombre» de l’opération.

«J’avais idéalisé que ça règlerait tout, avoue Martin Lavoie, 45 ans. Ça règle le physique, mais ça ne change rien pour le reste. (...) Ce n’est pas le bonheur en une opération.»

«Tout ce que j’avais lu avant la chirurgie, c’est que c’était fantastiqu­e, dit-il. Mais, j’aurais aimé que les gens parlent plus du côté sombre, parce qu’il y en a un.»

TRAVAIL MENTAL

En mars 2016, après des années d’hésitation, le résident de St-Jérôme a subi la chirurgie bariatriqu­e, qui a réduit son estomac de 80 %. Le Journal le suit depuis ce temps dans sa perte de poids.

Au plus lourd dans sa vie, il pesait 644 livres en mars 2015. À ce poids, maigrir n’était plus une option pour lui, sans quoi sa vie était compromise. Depuis deux ans, le facteur de métier a perdu pas moins de 275 livres et pèse 369 livres. La dernière fois qu’il a été aussi «léger», il avait 28 ans.

«C’est fou, la différence. Je ne me souviens pas avoir eu autant d’énergie, même quand j’étais enfant, constate-t-il sans cacher sa fierté. Je ne pensais jamais que je serais là un jour.»

«Physiqueme­nt, ça va vraiment mieux», jure-t-il.

PAS D’EXUTOIRE

Or, M. Lavoie avoue que la dernière année ne s’est pas passée comme prévu. Séparation, baisse de motivation pour bouger, séances de psychothér­apie; les derniers mois ont été mouvementé­s.

«J’étais déprimé sur un moyen temps, et je n’avais pas l’exutoire que j’ai toujours eu, je ne pouvais pas me bourrer la face. J’étais tout croche», dit-il, avouant que le deuil de la nourriture ne finira jamais.

En manque de motivation pour faire du sport, Martin Lavoie n’a pas perdu une seule livre en six semaines, au début 2017. «C’était déprimant en maudit», dit-il.

D’ailleurs, l’homme de 45 ans espère que son témoignage aidera les gens qui songent à subir la chirurgie bariatriqu­e à bien se préparer.

«Et pas juste physiqueme­nt, mentalemen­t aussi. Sinon, il y a des séquelles après. Si c’était à refaire, je le referais différemme­nt. Je me préparerai­s mieux.»

«Les gens n’en parlent pas, mais moi, je le dis. La peau qui pendouille, c’est déprimant», soutient celui qui est en couple depuis quelques mois.

PLAISIR D’ÊTRE EN FORME

Malgré tout, le père de famille assure ne pas regretter de s’être fait opérer.

«Je n’ai pas fait ça pour que ça devienne un échec, dit-il. Je goûte au plaisir d’être en forme.»

Son objectif ultime? Peser moins de 300 livres d’ici l’automne. Bien que confiant, l’homme sait que les dernières 70 livres à perdre seront les plus difficiles.

«Je vais mettre les bouchées doubles cet été, et je pourrai enfin dire mission accomplie», promet-il.

 ??  ?? Martin Lavoie avoue que la dernière année ne s’est pas passée comme prévu. Ne regrettant rien, il veut atteindre son objectif final de peser moins de 300 livres à l’automne. Il compte s’inscrire à des marches cet été, et peut-être même à une course!
Martin Lavoie avoue que la dernière année ne s’est pas passée comme prévu. Ne regrettant rien, il veut atteindre son objectif final de peser moins de 300 livres à l’automne. Il compte s’inscrire à des marches cet été, et peut-être même à une course!

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