Une molécule qui dit « mange-moi »
Les médicaments d’immunothérapie pourraient être contreproductifs lorsque les cellules cancéreuses n’ont pas la molécule qui envoie le signal aux globules blancs de les «manger».
Le mécanisme qu’a étudié l’équipe du Dr Veillette concerne les cellules macrophages. Ce sont de petits soldats qui vont défendre le corps en mangeant les bactéries, les cellules mortes et parfois même les tumeurs.
Or, les cellules cancéreuses sont très rusées et savent comment se camoufler des macrophages. Elles vont notamment utiliser des protéines qui envoient le message «ne me mange pas» aux macrophages, illustre le Dr Veillette. L’immunothérapie vise donc à neutraliser la protéine afin que les macrophages reconnaissent la tumeur.
Dans certains cas, le mécanisme ne fonctionne pas et les macrophages continuent d’ignorer les cellules cancéreuses.
Au contraire, la magie opère parfois, et particulièrement quand la molécule SLAMF7 est présente sur la cellule cancéreuse, ont remarqué les chercheurs. La découverte s’est d’abord faite sur des souris, puis les chercheurs ont validé leurs résultats sur des cellules humaines étudiées en laboratoire.
Absente de beaucoup de tumeurs, SLAMF7 se trouve surtout dans les cancers du sang. Elle a comme particularité d’envoyer le message «mange-moi» aux macrophages et agit ainsi comme stimulant.
COMME UNE VOITURE
Autrement dit, après que le médicament a neutralisé le signal «ne me mange pas», il doit y avoir un signal «mange-moi» qui est envoyé aux macrophages pour qu’ils se mettent au travail.
«C’est comme sur une auto. Tu as beau [lâcher] le frein, elle ne va pas avancer tant que tu ne pèses pas sur le gaz», illustre le chercheur.
C’est pourquoi il est préférable qu’elles soient présentes dans la cellule cancéreuse pour que l’immunothérapie fonctionne, suggèrent les travaux de l’IRCM, qui est affilié à l’Université de Montréal.