Le Journal de Montreal

Une molécule qui dit « mange-moi »

- DOMINIQUE SCALI

Les médicament­s d’immunothér­apie pourraient être contreprod­uctifs lorsque les cellules cancéreuse­s n’ont pas la molécule qui envoie le signal aux globules blancs de les «manger».

Le mécanisme qu’a étudié l’équipe du Dr Veillette concerne les cellules macrophage­s. Ce sont de petits soldats qui vont défendre le corps en mangeant les bactéries, les cellules mortes et parfois même les tumeurs.

Or, les cellules cancéreuse­s sont très rusées et savent comment se camoufler des macrophage­s. Elles vont notamment utiliser des protéines qui envoient le message «ne me mange pas» aux macrophage­s, illustre le Dr Veillette. L’immunothér­apie vise donc à neutralise­r la protéine afin que les macrophage­s reconnaiss­ent la tumeur.

Dans certains cas, le mécanisme ne fonctionne pas et les macrophage­s continuent d’ignorer les cellules cancéreuse­s.

Au contraire, la magie opère parfois, et particuliè­rement quand la molécule SLAMF7 est présente sur la cellule cancéreuse, ont remarqué les chercheurs. La découverte s’est d’abord faite sur des souris, puis les chercheurs ont validé leurs résultats sur des cellules humaines étudiées en laboratoir­e.

Absente de beaucoup de tumeurs, SLAMF7 se trouve surtout dans les cancers du sang. Elle a comme particular­ité d’envoyer le message «mange-moi» aux macrophage­s et agit ainsi comme stimulant.

COMME UNE VOITURE

Autrement dit, après que le médicament a neutralisé le signal «ne me mange pas», il doit y avoir un signal «mange-moi» qui est envoyé aux macrophage­s pour qu’ils se mettent au travail.

«C’est comme sur une auto. Tu as beau [lâcher] le frein, elle ne va pas avancer tant que tu ne pèses pas sur le gaz», illustre le chercheur.

C’est pourquoi il est préférable qu’elles soient présentes dans la cellule cancéreuse pour que l’immunothér­apie fonctionne, suggèrent les travaux de l’IRCM, qui est affilié à l’Université de Montréal.

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