500 000 $ encaissés illégalement, dit Me Khuong
Les administrateurs du Barreau sommés de rembourser
QUÉBEC | Nouvel affrontement entre l’aspirante bâtonnière, Me Lu Chan Khuong, et le Barreau du Québec alors qu’elle accuse les administrateurs d’avoir encaissé illégalement une somme de 500 000 $ grâce aux jetons de présence de ses membres.
«Le fait de verser 800$ par présence et 400 $ par téléphone, même si ça dure 20 minutes, ça fait 1200 $ quand même, c’est illégal», lance Me Lu Chan Khuong, qui somme la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, d’intervenir.
Cette dernière a décliné la demande d’entrevue du Journal. «[...] Le dossier est litigieux. Mme Vallée n’émettra pas de commentaire, d’autant plus que nous sommes en contexte d’élection à la présidence», précise son attachée de presse, Isabelle Marier St-Onge.
MANQUE DE « TRANSPARENCE »
Mardi, TVA Nouvelles révélait que l’avocat Marc Bellemare a mis en demeure les membres du Conseil d’administration du Barreau du Québec. Ceux-ci auraient touché illégalement, selon lui, une somme de 501000$, de 2015 à 2017, en faisant passer leur rémunération de 300$ à 800$ par présence aux réunions du CA et à 400 $ par présence téléphonique. En pleine campagne électorale, l’aspirante bâtonnière s’est entourée des avocats Pierre Chagnon et Louis Fortier afin de dénoncer le «manque de transparence» et de «rigueur» des administrateurs.
«Pour modifier le montant, il faut procéder par modification de règlement de la conduite des affaires du Barreau et ensuite soumettre la modification à l’Office des professions, et après on pourra augmenter le montant accordé en jetons de présence, explique Me Khuong. Cet exercice n’a pas été fait et ce manquement-là témoigne d’un manque de rigueur des gestionnaires et des administrateurs du Barreau.» Me Chagnon demande au Barreau de reconnaître ses torts. «Il l’a déjà reconnu dans le passé et il peut encore le reconnaître [...] et mettre en oeuvre les correctifs nécessaires pour redresser la situation.»
Le Journal a tenté d’obtenir la réaction de l’actuelle bâtonnière, sans succès.