Le Journal de Montreal

Les victimes avaient rénové sa maison

Un homme est accusé des meurtres de sa conjointe et de ses beaux-parents en 2012

- SAMUEL BLAis-GAUThiER

GATINEAU | Une famille de l’Outaouais, victime d’un triple meurtre en 2012, était d’une générosité sans borne avec l’accusé, allant même jusqu’à rénover complèteme­nt sa maison.

Shakti Ramsurrun est accusé d’avoir tué son ex-copine Anne-Katherine Powers et ses beaux-parents Louise Leboeuf et Claude Lévesque.

Selon le témoignage de la fille de Mme Leboeuf, Dominique Marleau, les victimes auraient tout fait pour aider Ramsurrun, jusqu’à payer pour la rénovation de sa maison familiale en décrépitud­e dans son pays d’origine, l’Île Maurice, et à faire toutes les démarches d’immigratio­n pour qu’il puisse entrer au Canada en plus de l’héberger ici.

EN AMOUR

Ramsurrun travaillai­t sur un bateau de croisière lorsqu’il a rencontré AnneKather­ine Powers en 2009. Un an plus tard, l’accusé a invité Mme Powers dans son pays natal où ils ont eu un enfant.

Louise Leboeuf, la mère de Mme Powers, est allée rejoindre le couple à l’Île Maurice à ses frais pour visiter sa fille et son gendre.

Arrivée dans la maison familiale de l’accusé, elle a constaté qu’il n’y avait pas de plancher, ni toilette ou lavabo et que la famille était nombreuse. C’est Louise Leboeuf et son conjoint qui ont payé pour mettre en état la maison familiale de leur nouveau gendre.

«C’est ma mère qui a déboursé», a déclaré Dominique Marleau, la fille de Louise Leboeuf lors du procès devant jury de Ramsurrun, accusé de trois meurtres prémédités.

Anne-Katherine Powers est ensuite revenue au pays avec l’enfant et c’est Louise Leboeuf et sa fille qui ont fait les démarches longues et coûteuses pour l’immigratio­n afin de faire venir le père de l’enfant au Canada. «Louise Leboeuf et Anne-Katherine ont déployé beaucoup d’effort», se rappelle Mme Marleau.

Selon son récit, dès son entrée au Canada, Shakti Ramsurrun est accueilli avec enthousias­me chez ses beaux-parents où sa conjointe habitait.

SÉPARATION

Mais le couple se met à battre de l’aile et Anne-Katherine Powers a mis un terme à la relation, ce que l’accusé n’aurait jamais digéré. D’après Dominique Marleau, Shakti Ramsurrun était agressif, consommait de l’alcool et ne cherchait qu’à sortir dans les bars.

Même après la séparation, la famille a voulu aider l’accusé. Plutôt que de le mettre à la porte, on lui aurait proposé d’aller vivre chez Dominique Marleau, la demi-soeur de son ex-copine, ce qu’il aurait refusé.

« JE NE SUIS PAS L’ASSASSIN »

Le 23 mai 2012, les corps d’Anne-Katherine Powers, de sa mère, Louise Leboeuf, et de son beau-père, Claude Lévesque, ont été retrouvés sans vie soigneusem­ent enroulés dans un tapis de flanelle. La conjointe de Shakti Ramsurrun aurait reçu 37coups de couteau au corps, sa mère Louise Leboeuf, 35, et son beau-père, 13.

Le lendemain du drame, Shakti Ramsurrun s’est rendu à son travail, un club de golf de Gatineau, avec son enfant en déclarant à des collègues que des hommes cagoulés avaient tenté de kidnapper le bambin.

Un signalemen­t a ensuite été fait aux autorités par des témoins et Shakti Ramsurrun a été arrêté en possession des cartes de crédit de sa conjointe et de son beau-père ainsi que son passeport.

Shakti Ramsurrun a tenté de faire avorter son procès en invoquant l’arrêt Jordan qui limite le délai des procès, ce qui a été refusé par le juge.

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Shakti Ramsurrun est accusé d’avoir tué son ex-conjointe Anne-Katherine Powers en 2012 à Gatineau.

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