Le Journal de Montreal

Khadir se défend d’avoir voulu diffamer un entreprene­ur

- MICHAEL NGUYEN

Le député Amir Khadir s’est défendu d’avoir diffamé un ex-associé de Tony Accurso, expliquant qu’il voulait lancer un débat quand il l’a associé au financemen­t occulte des partis politiques.

«[En 2013], le Parti québécois se drapait de toutes sortes de vertus. Je pense qu’il faut établir la responsabi­lité des vieux partis politiques [dans le financemen­t illégal]», a témoigné le député de Québec Solidaire à la cour, hier.

M. Khadir s’est ainsi défendu face à la poursuite en diffamatio­n de 300000$ intentée par l’entreprene­ur Marcel Melançon relativeme­nt à deux entrevues sur les ondes du 98,5FM, en 2013.

«Mais les cocktails de financemen­t où étaient là des SNC-Lavalin, où étaient des compagnies pharmaceut­iques, des compagnies de constructi­on, organisés par Marcel Melançon, c’était monnaie courante, avait dit une première fois M. Khadir. C’est celui qui donnait le cours 101 de financemen­t illégal à Jean Brault, qui en a parlé en commission Gomery.»

Mercredi, M.Melançon avait affirmé au tribunal que ces propos étaient faux, puisqu’il a participé au financemen­t du PQ uniquement lors du référendum de 1995, à titre bénévole. Il n’avait pas non plus aimé être associé à Tony Accurso, étant donné qu’il n’entretenai­t plus de liens avec lui depuis 1999.

Mis en demeure par l’entreprene­ur, M.Khadir avait finalement présenté des excuses. Mais il a en ensuite rajouté lors d’une autre entrevue radio.

«Mes excuses visaient à s’éloigner de la judiciaris­ation du débat public», a expliqué M. Khadir à la cour hier.

RECHERCHE

M. Khadir a affirmé s’être basé sur des extraits du rapport de la commission Moisan lancée en 2005 sur le financemen­t illégal de partis politiques. S’il a donné l’exemple de M. Melançon, c’était pour illustrer le problème et lancer le débat, a-t-il dit. «Mon intention n’était pas d’insulter quiconque, a ajouté M. Khadir qui avait aussi qualifié l’entreprene­ur de bagman [collecteur de fonds]. Comme député d’opposition, mon rôle est de questionne­r et c’est ce que j’ai fait.»

Aux médias présents au palais de justice de Montréal, il a ensuite déclaré que ses propos concernaie­nt un débat public, et non une attaque personnell­e envers l’entreprene­ur.

Le député s’est aussi dit «inquiet» de la judiciaris­ation de l’affaire.

Il a par ailleurs expliqué que ses frais d’avocats étaient assumés par l’Assemblée nationale, comme le veut la loi. S’il perd, il affirme toutefois qu’il rembourser­a les frais.

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MaRcel MelançOn Entreprene­ur

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