Un film à petit budget qui impressionne
Loin des comédies d’action qui carburent aux poursuites automobiles, aux effets spéciaux improbables et aux vedettes hollywoodiennes, débarque sur nos écrans Hostiles et armés, un film anglais surprenant au modeste budget de 10 millions $ dont toute l’intrigue se déroule dans un entrepôt.
Boston. 1978. Grâce à des intermédiaires, des criminels se rencontrent dans un entrepôt déserté pour conclure une transaction: 30 fusils d’assaut contre une valise pleine d’argent. Or les choses tournent mal quand deux d’entre eux laissent un incident survenu la veille prendre le dessus. Le gros ego de certains ne fait rien pour améliorer la situation.
Le réalisateur britannique Ben Weatley s’est amusé à donner des airs de western aux multiples règlements de comptes de Hostiles et armés. Il a léché ses images, a porté une attention particulière à la direction artistique et s’est agréablement permis de faire résonner du country avec la pièce «Back Home Again» de John Denver.
Par contre, il a péché par excès de confiance en rédigeant le scénario avec Amy Jump. Le langage cru se mêle à des confrontations armées qui finissent, lentement mais sûrement, par ennuyer quelque peu. Car les balles qui ratent souvent la cible, les chargeurs vides et l’épuisement des protagonistes font perdre un peu de lustre à l’ensemble.
ACTEURS MÉCONNUS
Composée de plusieurs acteurs anglais méconnus des cinéphiles nordaméricains, la distribution peut aussi compter sur l’Américain Armie Hammer (qui peine par contre à rendre crédible son personnage d’intermédiaires détaché) et l’Irlandais Cillian Murphy (le plus solide du lot).
La surprise se nomme toutefois Brie Larson. Si après le premier tiers du film on se demande toujours pourquoi l’oscarisée actrice américaine a accepté d’être la seule femme témoin de cette entente illégale, on comprend mieux ses motivations quand les balles cessent enfin de siffler.
Sans être une oeuvre incontournable, Hostiles et armés est originale. Bien que le long échange de coups de feu aurait pu prendre fin plus tôt, on sent que son créateur est allé jusqu’au bout de sa démarche sans faire de compromis. Le mérite lui revient.