Le Journal de Montreal

Il lui faut un nouveau coeur

La mère de la fillette de 5 ans veut sensibilis­er la population à l’importance du don d’organes

- Vincent Larin

«C’est sûr qu’on ne souhaite pas la mort de personne, mais chaque jour aux États-Unis ou au Canada, il y a des décès. Et si les gens ont signé pour le don d’organes, ça pourrait bien sauver la vie de ma fille», dit Caroline Fortier.

La mère vit un jour à la fois depuis que sa fille de cinq ans, la plus jeune des quatre enfants de sa famille recomposée, attend une transplant­ation cardiaque qui pourrait la sauver.

Les médecins l’ont avertie qu’elle pourrait attendre six à neuf mois et que des risques de complicati­ons guettent la jeune Maélie.

Une situation qui place Caroline Fortier dans une terrible position parce qu’elle attend la mort d’un donneur compatible afin que sa petite fille puisse survivre.

«Mon engouement à vouloir trouver un coeur implique que quelqu’un va devoir mourir et je ne peux même pas imaginer la douleur de la famille, dit Caroline Fortier. J’aurais probableme­nt trouvé ça terrible de devoir donner les organes de mon enfant, mais maintenant, je comprends l’importance de le faire.»

CAS GRAVE

Maélie Alfaro-Fortier toussait et semblait faible depuis une semaine lorsque ses parents ont décidé de l’amener à l’hôpital près de chez eux, le dimanche 5 mars.

«Au début, on pensait que c’était une gastro, mais plus le temps passait, plus on trouvait que c’était une drôle de gastro», raconte la mère.

Le diagnostic est tombé le soir même. Maélie devait être transférée d’urgence aux soins intensifs de l’hôpital Sainte-Justine, où elle a été intubée et mise sous médication.

Elle souffre d’une myocardite aiguë, une maladie qui fait que son coeur fonctionne à seulement 7 % de sa capacité.

Après plusieurs semaines à l’hôpital, où Maélie semblait se porter de mieux en mieux, les choses se sont compliquée­s.

Les médecins soupçonnai­ent alors une cardiomyop­athie (voir encadré), une forme de la maladie encore plus grave et irréversib­le. Ils ont alors annoncé à ses parents, le 10 avril, que Maélie aurait besoin d’une greffe cardiaque pour survivre.

Le lendemain, les médecins l’ont opérée pour lui poser un coeur de Berlin (voir encadré) en attendant qu’elle puisse se faire greffer un nouveau coeur.

IMPATIENCE

Même si elle ne s'imagine pas à la place du donneur, Caroline Fortier attend l’appel qui pourrait sauver sa fille avec impatience.

«Si on est rendu à Maélie sur la liste, quand on va avoir un coeur, ils vont faire des millions de tests pour s’assurer qu’il n’y ait pas rejet et ils vont nous appeler pour nous dire de venir», explique Caroline Fortier.

Elle souhaite maintenant sensibilis­er la population à l’importance du don d’organes.

SIGNEZ VOS CARTES

«Signez vos cartes», implore-t-elle en référence au dos de la carte d’assurance maladie où il est possible d’autoriser le prélèvemen­t de ses organes.

«Je comprends que certains peuvent être frileux à l’idée que leurs organes soient prélevés, mais si je peux convaincre 250personn­es de le faire et qu’eux convainque­nt 250 personnes de la même chose, peut-être que l’attente sera moins longue pour Maélie», conclut Caroline Fortier.

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 ??  ?? À gauche, le 24 mars dernier, Maélie posait quelques jours après son entrée à l’hôpital. À droite, trois semaines plus tard, elle se repose trois jours après s’être fait opérer pour que les médecins lui posent un coeur de Berlin en attendant qu’elle...
À gauche, le 24 mars dernier, Maélie posait quelques jours après son entrée à l’hôpital. À droite, trois semaines plus tard, elle se repose trois jours après s’être fait opérer pour que les médecins lui posent un coeur de Berlin en attendant qu’elle...
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