Les taxis forcés d’adopter le look de Téo
Montréal veut aussi rendre disponible les données de toutes les entreprises afin de concurrencer Uber
Les taxis montréalais seront bientôt plus faciles à reconnaître dans la rue grâce à un seul et même look. La Ville dévoilera le nouveau design demain, en même temps qu’une plateforme qui permettra de commander et payer tous les taxis de l’île, à la façon d’Uber.
l∫ Finis, les taxis de toutes les couleurs et dans tous les états. Le maire Denis Coderre devrait annoncer demain la nouvelle marque visuelle qui vise à uniformiser l’apparence des quelque 4400 taxis sur l’île de Montréal, a appris Le Journal de nombreuses sources. Une annonce qui inquiète les propriétaires de taxi, qui craignent de devoir payer pour ces changements.
COMME TÉO
Tout comme les véhicules des entreprises Téo et Hochelaga, tous deux appartenant à l’ex-dragon Alexandre Taillefer, le maire veut que les taxis soient peints en blanc, et seuls le capot et le toit pourront être repeints d’une autre couleur.
Chaque entreprise pourra proposer sa couleur à ses véhicules (environ 75 % de l’industrie) et sera chargée de veiller que leurs chauffeurs fassent le changement.
La Ville souhaite aussi que les propriétaires indépendants aient un toit et un capot rouge. Or, elle n’a pas pour l’instant le pouvoir de forcer le changement, mais espère que les indépendants suivront la tendance.
De plus, chaque taxi devra avoir le mot «bonjour» écrit sur chaque côté du véhicule. Vraisemblablement, cette initiative vise à améliorer l’image négative de plusieurs taxis à Montréal, souvent traités de «malpropres» ou «délabrés».
La Ville de Montréal n’a pas voulu commenter les informations du Journal.
LA FACTURE INQUIÈTE
Dans une situation financière précaire depuis plusieurs années, de nombreux représentants de l’industrie du taxi disent que les chauffeurs n’ont plus l’argent pour repeindre leurs véhicules.
«C’est peut-être une priorité pour la Ville, mais Uber demeure une concurrence déloyale dont les chauffeurs n’auront pas à repeindre leurs voitures. Nous sommes pour l’amélioration des taxis, mais Uber doit être contraint à faire les mêmes étapes», a lancé George Tannous, du CPCDIT, qui représente les intermédiaires de taxi.
«Avec l’arrivée d’Uber qui mange dans nos profits, les propriétaires n’ont plus les moyens de payer pour une nouvelle peinture», a martelé Wilson Jean-Paul, du Regroupement des travailleurs autonomes Metallos (RTAM), qui dit que repeindre une voiture peut coûter jusqu’à 1700 $.