Le Journal de Montreal

Plus de 100 cas de Zika au Québec

Une vingtaine de femmes ont subi un avortement préventif pour éviter les malformati­ons chez les enfants

- Héloïse Archambaul­t HArchambau­ltJDM L’Agence de la santé publique du Canada qualifie le risque pour les voyageurs de «faible mais constant».

Les Québécois qui planifient leurs vacances dans le Sud doivent toujours considérer le virus Zika, qui continuera de faire des victimes cette année, prévient la santé publique.

l∫ «Il faut être prudent. Ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas dans les journaux que le problème est résolu. Les cas ont continué», souligne le Dr Jean-François Desrosiers, président du comité consultati­f québécois sur la santé des voyageurs, à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

PLUS DE 100 CAS

Au total, 102 Québécois ont été infectés depuis le 1er janvier 2016, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Treize femmes infectées étaient enceintes, et un bébé est né avec le virus. Son état de santé demeure inconnu.

Excepté l’enfant, tous les cas ont été contractés à l’extérieur du Québec, dans des pays où le virus est présent (Amérique centrale et du Sud).

«Ça devrait se stabiliser, mais c’est assez récent, dit le Dr Desrosiers. Il y aura probableme­nt encore beaucoup de cas dans les prochaines années.»

Le virus Zika se transmet par un moustique infecté, qu’on trouve dans les pays chauds. Depuis 2015, plusieurs éclosions ont été notées en Amérique du Sud.

Principale­ment, le virus est dangereux pour le foetus, puisqu’il cible le système nerveux et peut provoquer des malformati­ons au cerveau (petite tête).

PLUSIEURS AVORTEMENT­S

À la clinique Morgentale­r, une «bonne vingtaine» de femmes enceintes qui craignaien­t d’être infectées ont subi un avortement préventif durant le temps des Fêtes.

«Il y a eu une vague. La majorité des femmes sont tombées enceintes en voyage ou après, note France Désilets, directrice générale. Elles ne voulaient pas prendre le risque.»

Selon l’INSPQ, les femmes enceintes, ou qui souhaitent le devenir, devraient éviter de voyager dans les zones à risque.

Cette recommanda­tion s’applique aussi à leur conjoint, puisque le virus Zika peut être transmis par voie sexuelle pendant six mois. «C’est inquiétant parce que c’est nouveau et qu’on n’en connaît pas beaucoup», note le Dr Desrosiers.

À noter qu’il n’existe aucun vaccin ou traitement actuelleme­nt.

MOUSTIQUES INFECTÉS ?

Par ailleurs, bien que les moustiques porteurs du Zika ne résistent pas au froid du Québec, des chercheurs se penchent à savoir si des moustiques d’ici pourraient devenir infectés.

«Il y a beaucoup de recherches en marche, c’est possible que nos espèces soient capables de transmettr­e le virus», dit prudemment Christophe­r Cloutier, chercheur spécialisé dans les moustiques à l’Université McGill.

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Les cas de Zika ne devraient pas diminuer cette année selon la santé publique, qui invite les Québécois voyageurs à être prudents.
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CHRISTOPHE­R CLOUTIER Spécialist­e des moustiques

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