Airbnb négocie avec Québec pour une taxe
L’entreprise américaine Airbnb est en discussion avec le gouvernement du Québec afin de percevoir une taxe sur l’hébergement lors des réservations faites sur son site.
«Nous avons effectivement tenu des discussions avec AirBnb, notamment concernant la perception des taxes, tout comme l’a fait l’Agence du revenu du Canada et de l’Ontario. Ces discussions sont d’ailleurs toujours en cours», a confirmé la porte-parole de Revenu Québec, Geneviève Laurier.
La plateforme de location de logements entre particuliers a déjà établi des ententes avec quelque 200 villes dans le monde et perçoit des taxes lors des réservations.
«Nous voulons être des chefs de file dans notre industrie et veiller à ce que les gouvernements puissent profiter des retombées économiques», a soutenu Alex Dagg, gestionnaire des politiques publiques pour Airbnb au Canada.
La taxe sur l’hébergement au Québec pour les établissements d’hébergement comme les hôtels ou les gîtes est de 3,5 % du prix de la nuitée. Si Airbnb avait perçu cette taxe lors des réservations sur sa plateforme pour les logements loués à Montréal en 2016, un peu plus de 500 000 $ auraient été remis à la ville, selon ce qu’a confirmé une source près du dossier chez Airbnb.
«C’est simplement une question d’équité. Ce n’est pas une taxe qui va empêcher les gens de louer leur unité sur le site», estime Michel Archambault, professeur émérite en tourisme à l’UQAM.
En France par exemple, Airbnb a versé 7,3millions d’euros (10,3 M$) en taxe de séjour dans 19 villes françaises en 2016. La taxe est de 0,83 euro (1,17$) par personne et par nuit.
pas assez
Aucun accord n’a été établi à ce jour au Canada, mais l’entreprise aurait entrepris des discussions visant particulièrement les plus gros marchés tels que Montréal, Toronto et Vancouver, selon ce qu’a appris Le Journal.
Le grand patron d’Airbnb a dit l’an dernier qu’il voulait signer des ententes avec 700 villes dans le monde d’ici 2018.
Pour l’Association des hôtels du Grand Montréal, l’imposition d’une taxe n’est pas suffisante pour assurer cette équité.
«La taxe c’est une bonne chose, mais ce n’est pas tout. Il faut s’assurer que les gens sont en règle, qu’ils ont par exemple une assurance responsabilité civile. Ce n’est pas parce qu’une taxe est perçue que ça les exempte de leurs obligations», insiste la présidente-directrice générale, Ève Paré.