La tante de la Québécoise tuée présente pour elle
La femme fait le voyage à San Francisco pour représenter sa nièce au prononcé de la sentence des tueurs
AGENCE QMI | Marylène Bouchard, la tante d’Audrey Carey, cette jeune Québécoise tuée en 2015 à San Francisco, dit n’avoir «jamais ressenti autant de haine» alors qu’elle s’est rendue au prononcé de la sentence des trois meurtriers de sa nièce, en Californie.
Audrey Carey, 23 ans, de Saint-Jeansur-Richelieu, campait au Golden Gate Park lorsqu’elle a été tuée. Elle s’y trouvait dans le but d’assister à un festival de musique. C’est là qu’elle a rencontré par hasard trois jeunes avec qui elle s’est liée d’amitié. Ils l’ont plus tard tuée après avoir volé ses effets personnels.
Les tueurs, Morrison Haze Lampley, Lila Scott Alligood et Sean Michael Angold, ont écopé respectivement de 100 ans, 50 ans et 15 ans de prison.
Le meurtre totalement gratuit a complètement bouleversé ses proches, et surtout sa mère, Isabelle Tremblay, qui n’a jamais pu assister au procès.
« TOTALEMENT PARALYSÉE »
Dix-huit mois après le meurtre, Isabelle Tremblay a raconté pour la toute première fois le drame qu’elle a vécu à l’émission Le 9 Heures, sur les ondes de LCN.
Elle a expliqué qu’elle n’a jamais été en mesure de se déplacer pour assister au procès des meurtriers de sa fille.
«Je me sentais totalement paralysée, je ne pouvais pas m’imaginer me déplacer, a-t-elle dit. Ma résidence était devenue un véritable quartier général. Je n’étais pas capable. Je me suis écoutée.»
Cependant, la maman d’Audrey a eu un cadeau exceptionnel. Sa soeur, Marylène Bouchard, comptait se déplacer à San Francisco pour assister au prononcé de la peine. «Je me suis dit: “enfin, oui, je suis contente que quelqu’un représente Audrey”. Ça m’a tellement touchée, c’est vraiment un grand geste d’amour», a dit la maman.
Sa soeur pour sa part a expliqué qu’«il fallait que quelqu’un soit là pour Audrey. C’était comme si on laissait Audrey toute seule. Je comprenais très bien qu’Isabelle ne soit pas capable».
Une fois à San Francisco, la comparution était chargée en émotions et plusieurs personnes, même les policiers, «s’essuyaient les yeux». Une lettre écrite par la mère d’Audrey a été lue par le procureur. Elle y mentionne entre autres «la continuité du chagrin et du vide immense qui s’est installé depuis 18 mois...»
« Je n’ai Jamais ressenti autant de haine en dedans de moi » – Marylène Bouchard, tante d’Audrey
CROISER LEUR REGARD
Tout au long du prononcé, Marylène Bouchard souhaitait ardemment croiser le regard des meurtriers, mais ils n’ont jamais daigné soulever la tête. La jeune meurtrière du trio n’a pas cessé de sangloter.
«Je n’ai jamais ressenti autant de haine en dedans de moi. Je voulais croiser leur regard pour leur montrer l’image de la peine qu’ils avaient causée. Ils ont vu la famille de monsieur (une autre victime du trio), mais ils n’ont pas vu la famille d’Audrey. Je voulais leur montrer que ce n’était pas seulement les parents qui étaient touchés», a raconté Mme Bouchard. «Dans ma naïveté, j’ai pensé que ça pouvait peut-être leur faire quelque chose», a-t-elle conclu.