L’assaillant était connu pour sa haine envers les policiers
Le présumé auteur de l’attentat à Paris avait déjà tenté de tuer un agent
PARIS | (AFP) L’assaillant qui a abattu de sang-froid un policier et blessé deux autres fonctionnaires ainsi qu’une touriste, hier soir sur les Champs-Élysées à Paris, était bien connu des autorités françaises.
Hier, l’enquête s’est concentrée sur la personnalité et les motivations de Karim Cheurfi, ce Français de 39 ans, qui avait notamment été condamné en 2005 à 15 ans de réclusion pour tentatives d’homicide volontaire, notamment sur un policier.
Le 23 février dernier, l’auteur présumé avait de nouveau été arrêté après avoir affirmé à un proche vouloir «tuer des policiers en représailles de ce qui se passait en Syrie» et avoir pris des contacts pour acheter des armes.
Mais il avait été relâché, la justice estimant ne pas disposer d’éléments suffisants. Une enquête antiterroriste avait néanmoins été ouverte en mars à son sujet.
Toutefois, au vu de ses lourds antécédents judiciaires, la section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert une enquête le 9 mars.
MESSAGE PRO-ÉTAT ISLAMIQUE
L’homme semble avoir agi seul, mais les investigations sont en cours pour établir comment il s’est procuré des armes et ses «éventuelles complicités».
Un fusil à pompe, deux gros couteaux et un Coran ont été découverts dans le véhicule du multirécidiviste.
Un message manuscrit pro-«Daech», acronyme arabe de l’ÉI, a été retrouvé près de son corps. Mais il «n’avait pas présenté tout au long de sa période d’incarcération [...] de signes de radicalisation ou de prosélytisme», a souligné le procureur de Paris François Molins, chargé des affaires terroristes.
Par ailleurs, trois membres de son entourage étaient toujours en garde à vue hier soir.
« HAINE CONTRE LA POLICE »
Dans son voisinage, Karim Cheurfi n’est pas décrit comme un homme radicalisé ayant pu graviter dans la nébuleuse salafiste djihadiste.
«Il ne savait même pas se servir d’une télécommande, alors aller sur internet et contacter “Daech”, j’imagine pas!» lance Salim.
Abdel, un autre voisin de 23 ans, abonde: «Il avait une haine contre la police, contre la France. Il était marqué par la prison. Mais Daech, c’est n’importe quoi.»
L’homme n’était pas connu comme ayant une quelconque pratique musulmane communautaire. «Je vais souvent à la mosquée, je ne l’y ai jamais vu», dit Salim.