Le Journal de Montreal

Fin de campagne présidenti­elle tendue en France après l’attentat

Les candidats réagissent vivement à l’attaque contre un policier la veille à Paris

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PARIS | (AFP) L’attaque qui a coûté la vie à un policier et fait trois blessés jeudi soir sur les Champs-Élysées à Paris a fait monter la tension à deux jours du premier tour de l’élection présidenti­elle.

Qualifié de «lâche et barbare» par les grandes organisati­ons musulmanes de France, cet attentat a poussé certains candidats à la présidence à annuler leurs déplacemen­ts, mais a dominé les discours au dernier jour de la campagne qui se terminait hier soir à minuit.

Dans ce climat tendu, le président François Hollande a assuré que tout serait fait pour sécuriser le vote: 50 000 policiers et gendarmes et 7000 militaires seront mobilisés demain pour le premier tour du scrutin. «Rien ne doit entraver» ce «rendez-vous démocratiq­ue», a souligné le premier ministre Bernard Cazeneuve.

Cette attaque au coeur de Paris aura-telle un impact sur l’élection, dont les quatre favoris sont dans un mouchoir de poche?

Elle pourrait «être en mesure de faire bouger les lignes et resserrer les écarts», estime Adélaïde Zulfikarpa­sic, directrice de l’Institut de sondages BVA.

INSTRUMENT­ALISER LE DRAME

Hier matin, les candidats de droite et d’extrême droite se sont saisis du sujet, appelant le gouverneme­nt à durcir drastiquem­ent une lutte antiterror­iste qu’ils jugent insuffisan­te.

La chef du Front national, Marine Le Pen, a réclamé l’adoption immédiate d’une «réponse sécuritair­e plus globale». Le conservate­ur François Fillon a appelé à être «lucide» sur une «guerre qui sera longue» et promis d’appliquer d’«une main de fer» des mesures sécuritair­es draconienn­es.

Le premier ministre les a en retour accusés d’«instrument­aliser» l’événement, reprochant notamment à Mme Le Pen d’«exploiter sans vergogne la peur et l’émotion à des fins exclusivem­ent politicien­nes».

Le centriste Emmanuel Macron a lui aussi dénoncé les «surenchère­s» de ses adversaire­s et promis une lutte «implacable» contre le terrorisme. «Notre premier devoir est un devoir de sang-froid», a lancé le héraut de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

À MONTRÉAL

Par ailleurs, les Français vivant au Canada et sur le continent américain doivent voter aujourd’hui pour le premier tour. Il ne leur sera pas possible de voter demain, journée officielle de l’élection.

Avec une pièce d’identité (passeport, carte consulaire, notamment), ils pourront se présenter dans l’un des bureaux de vote de ce côté-ci de l’Atlantique.

À Montréal, ils doivent se rendre en personne au Collège Stanislas dans l’arrondisse­ment d’Outremont, entre 8h et 20h. À Québec, c’est au Collège Stanislas de Québec. Pour les Français de la région d’Ottawa-Gatineau, c’est à l’ambassade de France, sur la promenade Sussex à Ottawa qu’il faut se rendre.

Dans tous les cas, pour voter au Canada, il fallait s’inscrire sur la liste électorale consulaire avant le 31 décembre dernier.

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Marine le pen Chef du Front national

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