Le Journal de Montreal

Détour par Charlottet­own pour fistons

Les parents de plusieurs joueurs ont fait le voyage vers l’Île-du-Prince-Édouard

- FrAnçois-DAviD rouleAu

CHARLOTTET­OWN | Bien qu’ils ne portent pas les mêmes couleurs pour cette importante demi-finale entre leurs fils, les papas de plusieurs joueurs des Islanders et de l’Armada ne cachent pas leur profonde amitié.

Ils étaient quatre paternels fiers de décoller de l’aéroport de Montréal, hier matin, en direction de l’Île-du-Prince-Édouard pour assister au début de cette série au EastLink Center. Un vol de 90 minutes est plus alléchant qu’une balade de 12 heures en voiture.

Allan Neill, Gino Roy, Michel Meloche et Stéphane Brisebois ont réservé leur siège dans l’avion, tard mardi soir, lorsqu’ils ont su la nature de l’affronteme­nt. Il n’était pas question qu’ils ratent pareille occasion de se réunir pour partir sur la route.

«On pensait qu’on irait à Rouyn-Noranda, mais les Saguenéens ont gagné. Donc, on a changé notre réservatio­n», a raconté avec le sourire le père du défenseur des Islanders Nicolas Meloche.

En plus des billets qu’il offre à son grand ami Gino, il est même allé le chercher à son domicile pour le conduire à l’aéroport. Du service!

Mais ce service ne fait pas basculer le coeur de M. Roy. Il est derrière l’équipe de son fils, Charlie, un membre de l’Armada depuis trois saisons. Seul de son clan aux couleurs du Noir et Blanc, il n’en démord pas.

«Blainville-Boisbriand va gagner cette série en six matchs, a-t-il prédit en tirant la pipe à ses amis favorisant largement les Islanders, à table pour le dîner. Je vais ainsi me sauver un voyage à Charlottet­own en évitant un match numéro sept.

«Pour honorer mon pari, j’irai même chercher Michel chez lui avant le match numéro six à Boisbriand», a-t-il ajouté à la blague, sûr de son coup, à son comparse de longue date.

L’unanimité est loin de régner devant lui. Ses amis prédisent tous une victoire des Islanders, en cinq, six ou sept matchs pour diverses raisons.

«On est un peu malade de venir jusqu’ici, mais c’est qu’on aime ça. Quand Nicolas est arrivé dans la LHJMQ, je me disais que je devais faire le tour de tous les arénas, surtout ceux des Maritimes, a relaté M. Meloche, directeur d’une caisse populaire à Montréal.

«Là, il me reste juste le domicile des Sea Dogs de Saint John à visiter, a-t-il poursuivi. Ils sont donc bien mieux de se forcer!»

Évidemment, pour que les Meloche se rendent au Harbour Station de Saint John, les Islanders doivent battre l’Armada et les Sea Dogs doivent écarter les Saguenéens de Chicoutimi de leur chemin.

UNE DERNIÈRE CHANCE

Depuis que son fils Carl a quitté Sherbrooke durant la période des transactio­ns à Noël, Allan Neill est un habitué de la liaison Montréal-Charlottet­own. Il ne veut rien manquer de l’action même si c’est loin de la maison familiale de Boisbriand.

«Pour certains parents comme nous, c’est peut-être les derniers moments qu’on a de les voir dans leur carrière junior. Nous avons la chance de les voir, il faut en profiter», a expliqué celui qui est directeur des ventes d’une compagnie métallurgi­que.

Âgé de 20 ans, son fils en est effectivem­ent à ses derniers coups de patin dans le circuit québécois.

Stéphane Brisebois connaît les sentiments des Neill puisque son aîné, Mathieu, est un diplômé des Huskies de Rouyn-Noranda en 2013. Il profite donc du moment pour encourager son cadet.

«Je ne vois pas très souvent mon gars, car il a joué toute sa carrière junior dans les Maritimes, a précisé celui qui dévore le bitume des autoroutes depuis belle lurette.

«Je suis venu trois ou quatre fois durant la saison, mais depuis le début des séries, je n’ai rien manqué de l’action, a continué avec fierté celui qui a accumulé les milles Air Miles et Aéroplan. C’est rendu que le pilote d’avion me donne quasiment la main et que le préposé à l’accueil de l’hôtel me connaît. Pour moi, c’est une passion d’être là pour mes fils.»

Si les Islanders étaient bien représenté­s dans les gradins, l’Armada n’était pas pour autant en reste. Les Adams-Moisan, Beaudoin et Leclerc ont, entre autres, fait le voyage jusqu’à «l’Île-aux-Patates».

Et si matchs numéros cinq et sept il y a, ils sont tous prêts à réserver leur escapade pour le pur plaisir de se retrouver entre amis et d’observer attentivem­ent les prouesses de leurs préférés.

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Allan Neill, Gino Roy, Michel Meloche et Stéphane Brisebois se sont rendus à Charlottet­own pour y encourager leurs fils.

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