Skjei le défenSeur de la nouvelle vague
Il a rapidement développé un côté offensif à sa saison recrue
NEW YORK | Au début de cette série, il répondait encore à des questions sur la prononciation de son nom de famille. «On dit Shea pour Skjei, comme Shea Weber», répondait-il. Cinq matchs plus tard, Brady Skjei a tout fait pour qu’on mémorise bien son nom.
l∫ Si Mika Zibanejad a marqué le gros but en prolongation lors de la cinquième rencontre, Skjei a redonné un élan aux Rangers en inscrivant le but égalisateur en fin de deuxième période. Avant ce jeu, le Canadien dictait l’allure du match.
«Il m’impressionne grandement, a dit Brendan Smith, le partenaire de Skjei à la ligne bleue. Je ne le connaissais pas beaucoup avant d’arriver à New York. Comme je jouais jusqu’à tout récemment avec les Red Wings, je n’avais pratiquement pas d’informations sur les espoirs des Rangers. J’ai rapidement été séduit par son jeu. Oui, il est une recrue, mais il ne fait pas d’erreurs de recrues. Il est fort défensivement et il a un bon potentiel offensivement.»
«Brady appartient à la nouvelle vague des jeunes défenseurs, a renchéri Alain Vigneault. Il est capable de bien patiner, il n’hésite pas à supporter l’attaque et il est responsable dans son territoire. Les équipes qui ont un peu plus de succès ont des défenseurs qui peuvent bien défendre, mais qui relancent aussi bien l’attaque. Avec Ryan McDonagh, ça nous donne un deuxième défenseur plus explosif.»
UN CHANGEMENT DE CAP
Skjei a ajouté une arme importante à son arsenal. Considéré comme un défenseur strictement défensif avec les Gophers de l’Université du Minnesota, l’Américain a rapidement développé son côté offensif.
En trois ans dans la NCAA, Skjei avait connu des saisons de 3, 14 et 10 points. Il a fait un bond de géant pour sa contribution offensive depuis son passage chez les professionnels. À sa première saison avec le Wolf Pack de Hartford l’an dernier dans la Ligue américaine, il a obtenu 28 points (4 buts, 24 passes). Il a encore mieux fait à sa saison recrue avec les Rangers où il a marqué 5 buts et ajouté 34 passes pour un total de 39 points en 80 rencontres.
«J’ai toujours eu ce potentiel offensif, mais je n’avais pas la chance de l’exploiter à mes saisons à l’université, a men-
tionné Skjei. On m’utilisait dans un rôle strictement défensif, je jouais en infériorité numérique et contre les meilleurs trios de l’équipe adverse.
«Nous avions des gars offensifs qui occupaient le temps de jeu en supériorité numérique, a ajouté le défenseur originaire du Minnesota. L’an dernier à Hartford dans la Ligue américaine, j’ai eu la chance de jouer à la pointe en supériorité numérique. J’ai démontré que je pouvais le faire.»
LE MODÈLE McDONAGH
Dans le vestiaire des Rangers, Skjei se tourne régulièrement vers McDonagh pour obtenir des conseils.
«Je tente d’apprendre le plus possible de lui, a-t-il dit. Je le regarde constamment à l’entraînement. Et quand il me parle, je l’écoute et je suis ses conseils. Je deviens une éponge pour bien absorber ce qu’il me dit. Je viens du Minnesota comme lui et je passe du temps avec lui l’été. Il est un bon mentor.»
UN RARE CHOIX DE 1er TOUR
Les Rangers ont sacrifié des choix de premier tour lors des repêchages de 2013, 2014, 2015 et 2016. Si cette stratégie fait et fera mal à l’équipe pour encore plusieurs saisons, les Blue Shirts ont frappé un bon coup avec Skjei comme 28e choix au total à l’encan de 2012.
«Je l’ai vu à l’entraînement au cours de la saison morte et je savais qu’il serait une pièce importante de notre casse-tête, a mentionné McDonagh. Il a réalisé qu’il y aurait une place pour lui et que les Rangers lui feraient confiance. Mais c’était à lui de bien jouer. Il a saisi l’occasion.»
Avec ses deux buts en cinq matchs, Skjei est devenu le premier défenseur recrue des Rangers avec deux buts en séries depuis Brian Leetch (3 buts) en 1989.