Il filmait des femmes dans les toilettes
L’étudiant espérait s’en sortir sans casier judiciaire
Un étudiant voyeur s’en est sorti avec une amende pour avoir filmé à leur insu des dizaines de femmes dans des toilettes publiques du Collège de Maisonneuve.
«Des jeunes femmes qui croyaient pouvoir utiliser les toilettes de leur école en toute sécurité ont vu leur intimité violée dans le seul but, pour le défendeur, d’obtenir une gratification sexuelle», a déploré le juge Gabriel Boutros, en condamnant Jayme Gourdeau de Castro à une amende de 1000 $.
En novembre 2014, l’étudiant en marketing de 24 ans était entré dans les toilettes pour femmes du Collège de Maisonneuve. Cellulaire en main, il avait filmé les étudiantes dans une cabine adjacente à la sienne.
«Cela a duré environ 30 minutes et il a filmé une dizaine de femmes […] avant qu’il ne soit pris en flagrant délit», a résumé le juge.
PRÉMÉDITÉ
Après avoir plaidé coupable de voyeurisme à la Cour municipale de Montréal, l’accusé a exprimé un «grand sentiment de honte», assurant avoir agi par spontanéité et par curiosité.
Mais en fouillant son téléphone, les autorités ont trouvé d’autres vidéos similaires, tournées la semaine d’avant. Il y avait aussi des images de femmes dans des cabines d’essayage. De plus, une des vidéos dans une salle de bain semblait démontrer que l’accusé s’était pratiqué.
«Ses actes étaient prémédités, planifiés et répétés, et ils sont loin d’être des erreurs de parcours», a tranché le juge.
Le jeune homme, qui rêve de participer aux Jeux olympiques en athlétisme, espérait quand même obtenir l’absolution afin de participer à des compétitions à l’étranger.
Mais ses remords étaient bien trop axés sur sa propre vie que sur celles de ses victimes, a noté le magistrat. Au lieu de parler d’elles, il a plutôt parlé de l’impact «sur le plan de son image personnelle et de l’écorchure à la vie parfaite qu’il a toujours tenté de mener», peut-on lire dans le jugement.
Ainsi, outre l'amende de 1000 $, le magistrat lui a imposé deux ans de probation, comme le demandait la poursuite.
«L’intérêt public oblige le tribunal à mettre l’emphase sur la dissuasion générale, la dénonciation [...] et la protection du public, a conclu le juge. Autrement, les victimes les plus vulnérables seront en droit de se demander si les tribunaux sont en mesure de les protéger.»