Il devra rembourser 9,4 M$ de sirop d’érable volé
TROIS-RIVIÈRES | Un homme reconnu coupable d’un vol de 18 M$ de sirop d’érable devra passer huit ans en prison et payer une amende de 9,4 M$.
Richard Vallières, 34 ans, était une des deux têtes dirigeantes d’un réseau qui a volé cinq millions de livres de sirop d’érable à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
Entre août 2011 et juillet 2012, le réseau a subtilisé le sirop dans un entrepôt de SaintLouis-de-Blandford, près de Victoriaville. Le produit était remplacé par de l’eau et les barils remis en place.
Par ses contacts dans le monde de l’acériculture, Richard Vallières avait la responsabilité de vendre la marchandise volée au NouveauBrunswick et aux États-Unis.
RÉHABILITATION
Considérant l’absence de responsabilisation de l’accusé, ses minces chances de réhabilitation et le fait qu’il a entraîné des proches dans son aventure, le juge de la Cour supérieure Raymond W. Pronovost s’est rendu à la demande du ministère public pour imposer la peine de Richard Vallières.
«Il est motivé par l’appât du gain, il présente un laxisme de jugement moral, a dit le juge Pronovost. Il fait ses propres lois, il se moque du système judiciaire. Il est prêt à faire n’importe quoi, pour n’importe qui. La droiture et l’honnêteté ne sont pas son pain quotidien. Ses chances de réhabilitation sont minces, peut-être même inexistantes».
Si Vallières ne réussit pas à rembourser les 9,4 M$, il devra alors faire six ans de prison de plus.
IL IMPLIQUE SON PÈRE
Le père de Richard Vallières, Raymond Vallières, a été condamné hier à deux ans de prison à domicile pour avoir aidé son fils à transvider du sirop volé.
M. Vallières a dit hier qu’il ignorait qu’il s’agissait du sirop volé.
«Mon fils achetait du sirop d’acériculteurs mécontents depuis 2005. Il lui arrivait souvent d’en amener et il était courant que je lui prête mes installations. Ce n’est qu’au moment des arrestations que j’ai su que ce sirop avait été volé», affirme-t-il.
L’avocat de Richard Vallières, René Duval, a porté le verdict de culpabilité de son client en appel et envisage de faire de même pour la peine.
À titre comparatif, l’autre tête dirigeante du réseau qui était responsable des vols, Avik Caron, a reçu une peine de cinq ans d’emprisonnement.
«Ça m’a un peu coupé le souffle, lui et Avik Caron avaient une implication similaire», a dit Me Duval.
Jusqu’à présent, 15 personnes ont été condamnées dans cette affaire.