Une menace pour notre économie ?
Couillard et Trudeau font bien d’être prudents face à Trump, selon Jérôme-Forget et Parisella
L’ex-ministre des Finances du Québec Monique Jérôme-Forget n’envie pas son successeur, Carlos Leitao, près de 100 jours après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis.
«Si j’avais eu Trump, je n’aurais pas dormi», lance au Journal Mme JérômeForget lorsqu’on lui demande ce qu’elle ferait face à Trump si elle était toujours ministre.
«J’aurais lu ses tweets tous les matins. Son budget avec des coupes de taxes qui tiennent sur une feuille de papier, ce n’est pas sérieux. Ça ne fait pas très présidentiel. Je dirais autre chose... mais je vais me retenir.»
Elle participait hier à une table ronde de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). L’organisation se dit inquiète d’un ralentissement économique au Québec causé par les décisions à venir de M. Trump dans les dossiers du bois d’oeuvre, du lait et de l’imposition des sociétés et du libre-échange, notamment.
« INTELLIGENT »
Grand expert de la politique américaine, John Parisella partage ce point de vue. Selon lui, Ottawa et Québec ont bien fait d’user de contacts à Washington et des liens personnels entre l’ex-premier ministre Brian Mulroney et le président Trump pour faire avancer divers dossiers économiques plutôt que de dénoncer le président républicain sur la place publique.
«C’est intelligent d’utiliser Brian Mulroney. Les gens autour de Trump n’improvisent pas comme Trump improvise. Et à Québec et à Ottawa, ils ont compris ça.»
Lui-même homme d’affaires, Donald Trump sait très bien que les États-Unis ne peuvent être autosuffisants et qu’ils doivent faire appel autant à des biens qu’à de la main-d’oeuvre étrangère pour soutenir l’économie américaine, a-t-il ajouté.